Pourquoi? 

Pour montrer aux autres mamans des normes atteignables au détriment de sa propre santé mentale?
Pour indiquer que c’est mieux d’être orgueilleux que d’être épaulé?
Pour gagner au concours de comparaison auquel on participe chaque fois que nous sortons de la maison ou choisissons de s’afficher sur les médias sociaux?
Pour indiquer à tous et à toutes que c’est facile d’être parent?

Quand un enfant vous dit : « Suis pas capable », lui répondez-vous « Fais-le pareil! »?
Quand un enfant pleure, lui dites-vous de ne pas dévoiler ces émotions-là?
Quand il ne feel pas, lui dites-vous de faire comme si de rien n’était?

Je ne me cache pas si j’ai besoin de pleurer et que je suis devant ma fille. Pourquoi? Parce qu'il n’y a pas de honte à être triste, ou fatiguée, ou tannée, ou hormonale. Parce que je veux qu’elle me voie comme je suis et qu’elle en fasse de même avec moi toute sa vie. Parce que, bien qu’elle soit jeune, elle comprend totalement. Elle vit la même chose. Elle sait que ça arrive d'avoir des moments plates. 

« Maman pleure? »
 
« Oui mon amour, maman pleure, mais c’est correct. Maman t’aime, et maman va aller mieux dès que ça va être sorti.»

T'sais... toute cette mascarade de supermom, c’est un jeu malsain qui s’articule entre nous, mais c’est nos enfants qui observent et qui prennent des notes de ce qu’eux-mêmes devront remplir comme critères pour être à notre hauteur un jour. Ce qu’on fait, ce qu’on dit, ce qu’on transparait, c’est leur modèle de ce qui est normal, ou ce mot que je n’aime pas, parfait.

Moi, je ne veux pas élever ma fille avec des standards de perfection. Je ne veux pas qu’elle croie devoir en faire plus que la voisine pour se sentir accomplie. Je ne veux pas que les nouvelles ou les futures mamans pensent que c’est facile comme rôle. Je ne veux pas qu’elles pensent que c’est une raison d’avoir besoin d’un verre de vin non plus. 

Je suis pour le fait de prendre les choses avec un brin d’humour, de rire de certaines situations, de prendre le temps de respirer quand c’est nécessaire, d’avoir quelqu’un à qui parler quand c’est nécessaire, de demander de l’aide quand c’est nécessaire, de pleurer quand c’est nécessaire, et d’être forte quand c’est nécessaire, mais pas d’être forte tout le temps. 

Au nom de la maternité, soyons humaines et c’est tout, soyons standards, soyons faibles même! C'est correct!