Ma première expérience d’allaitement fut tout sauf une partie de plaisir. J’ai vécu et commis assurément toutes les erreurs d’une débutante mal informée et j’ai oublié l’essentiel : être bien accompagnée.

Nonobstant les douleurs intenses qui venaient avec mon histoire de grossesse bien singulière, je crois que j’aurais pu y arriver. J’aurais voulu y arriver. Malgré la téterelle, le tire-lait et un bébé plutôt désintéressé. J’ai pleuré longtemps ma décision d’avoir choisi d'interrompre mon allaitement. Je l'assumais parce que c'était la meilleure décision pour moi à ce moment, mais un fond de tristesse subsistait.

Cette fois, forte de mes trois ans de maternité, j’ai mis toutes les chances de mon côté pour réussir mon allaitement : conjoint plus informé, doula, marraine d’allaitement et groupe de soutien. À mon grand bonheur, j’y suis arrivée. C'est une grande source de joie, puisque c'est un aspect de la maternité qui me tient particulièrement à cœur.

Pourtant, cette fois-ci encore, bien des obstacles se sont dressés sur mon parcours. Mastite qui aura nécessité des antibiotiques, de multiples épisodes d’engorgement, des ampoules de lait, douleur de positionnement, et j’en passe. Heureusement, aucune condition médicale particulière n'entrait en ligne de compte.

Chaque fois que l’envie d’abandonner s’est mise à se faire entendre au fond de moi, je me promettais de tenir au moins un boire de plus. Au boire suivant, je me promettais d’essayer au moins jusqu’au lendemain. Puis, la nuit passait, les douleurs s’estompaient avec les soins appropriés et le jour suivant, j’étais si fière d’avoir persévéré. 

Je crois qu’il est important d’être honnête quand il s’agit d’allaitement. D’aviser les mamans et futures mamans que c’est une aventure qui donne parfois l’impression d’être à bord d’une montagne russe. Des moments de pure symbiose avec notre enfant et d’autres où les larmes coulent abondamment.

Chaque expérience est unique. J’ai appris à écouter mon petit humain. Nous avons trouvé notre vitesse de croisière et, à quelques jours de fêter nos six mois d’allaitement, je me concentre à profiter au maximum de ces moments privilégiés qui sont malheureusement éphémères.

J’ai débuté l’allaitement mixte tout récemment pour des raisons bien personnelles. L’allaitement reste majoritaire et prioritaire, mais cette possibilité de sortir seule quelques heures ou dormir plus de deux heures d’affilée était devenue essentielle. Pour ma santé physique à moi, mais aussi pour mon équilibre mental. Savoir reconnaître nos propres limites est primordial pour ne pas atteindre un point de non-retour où tout bascule. 

Il y a trois ans, j’ai cru à tort que ce devait être soit l’allaitement exclusif ou le biberon, alors qu’aujourd’hui, je sais que chaque famille trouve la dynamique qui lui convient et que toutes les nuances entre les deux sont également possibles. Notre rythme actuel nous rend heureux et c’est tout ce qui compte.

Alors, à toutes celles qui, comme moi, ont vécu une première expérience d’allaitement difficile ou décevante, sachez qu’un deuxième bébé veut aussi dire une nouvelle aventure, une page blanche pour écrire une tout autre histoire. Je vous souhaite, de tout cœur, de vivre ce que l’allaitement peut avoir de plus beau et de plus intense à offrir, et ce, de la manière qui vous rendra heureuse, sans égard à l'opinion d'autrui. 

Qu'est-ce qui vous a poussé à vouloir allaiter de nouveau après une expérience difficile?