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J’aurais pu te tromper, mais je ne l’ai pas fait
Crédit: Priscilla Du Preez/Unsplash

Non, je ne l’ai pas fait! Même si ça a été difficile. On avait tout ce qu’il fallait pour être heureux. La maison, les trois beaux enfants, toi ta carrière, moi mes engagements dans un retour aux études et avec les petits, une complicité qui aurait fait baver bien des couples. On s’entendait bien, on riait, on s’aimait.

On s’aime toujours, on se désire toujours. Toi, tu ne sais rien. Tu n’as rien vu de tout ce qui s’est passé dans ma tête, quand cet autre homme est entré dans ma vie comme un camion bélier qui défonce le mur d’un édifice très solide.

Ce n’est pas le premier homme que j’ai trouvé de mon goût depuis nos 17 ans de vie commune.  Ça m’est arrivé d’imaginer ma vie avec un autre, de me dire « je pourrais l’essayer, juste une fois ». Me semble que ça doit arriver à tout le monde, ce genre de chose. Sauf que ça passe généralement en quelques secondes.

Lui, ça n’a pas passé. Il est resté dans ma tête, il m’a déclaré son désir et m’a fait douter de tout ce qu’on avait construit, toi et moi. Il m’a tenté plus d’une fois et m’a ouvert la porte tellement grande que j’aurais pu y faire entrer toute ma vie. J’ai tellement eu envie de ses mains sur moi que ça m’empêchait de dormir. Tellement souvent eu envie d’aller le rejoindre que j’en oubliais mes tâches quotidiennes. Je ne me comprenais plus. C’était tellement illogique, parce qu’il ne manquait rien dans ma vie, aucun vide qui aurait pu expliquer ce soudain intérêt.

J’ai mis ça sur le dos de la fatigue et tu n’as rien deviné.

Ensuite, j’ai eu un coup de masse en pleine face. J’ai réalisé tout ce que je pouvais perdre si je devais me laisser tenter, même juste une fois. Perdre les enfants une semaine sur deux, perdre la maison, te perdre toi.

Parce que la vérité triomphe toujours, il paraît. J’ai claqué sa porte. J’ai cessé de répondre aux appels. J’ai arrêté d’envoyer des textos. Je me suis marchée dessus pour éviter la gaffe ultime.

Je me marche encore dessus. J’ai parfois l’impression de vivre secrètement une peine d’amour. Ça me fait encore mal de ne plus lui parler, de ne plus le voir et de ne plus avoir de ses nouvelles. Mais j’ai décidé que toi et moi, nous étions plus importants que ça.

Je te promet que ça va passer. Je suis certaine que dans quelques mois, je réaliserai que je ne l’aimais pas vraiment. Pas comme je t’aime toi. Je réaliserai que ce que j’aimais le plus, c’était comment il me faisait sentir, comment je me suis sentie belle et comment ça m’a fait du bien. Je réaliserai enfin que j’ai pris la bonne décision.

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