L’homme qui partage ma vie est parfait. Vraiment. En tous points. Il est beau, il est fin, il est généreux, il est drôle. Il est compréhensif, à l’écoute, il fait bien l’amour, il irait chercher la lune pour moi. Il travaille fort pour mon bonheur et celui de notre famille. Je ne pourrai jamais trouver plus parfait que lui. Je sais que je suis la femme la plus chanceuse, que plusieurs donneraient tout pour avoir un homme comme le mien à leur côté.
 
Mais je ne l’aime plus. Ce n’est pas simplement la passion et l’amour du début qui se sont transformés en autre chose. Je ne ressens plus d’amour pour lui, lorsque je le regarde, je ne ressens rien. Je l’ai aimé, beaucoup, pendant plusieurs années. On s’est bâti une vie ensemble, on s’est promis de s’aimer pour la vie en se mettant la bague au doigt, on a fait des enfants merveilleux. Mais tranquillement, sans même que je m’en rende compte, l’amour que je ressentais pour lui s’est éteint. Et je me suis sentie éteindre moi aussi.
 
Je ne ris plus comme avant. Je le vois bien dans mes yeux que ma petite flamme n’est plus aussi forte qu’avant. J’ai l’impression d’étouffer dans cette vie que j’ai choisie, mais qui ne me convient plus.
 
Je ne suis plus heureuse. Je ne suis pas malheureuse non plus. Pas encore. Je suis juste là. Je suis juste où je dois être. À réaliser, avec tout ce que ça comporte, que non, je ne suis pas faite pour être avec la même personne toute ma vie. À réaliser qu’il est hors de question pour moi que je ne ressente plus jamais les frissons du début. J’ai besoin de ces frissons. J’en ai besoin pour me sentir vivante. J’ai besoin de passion, celle qui fait mal. Celle qui donne des ailes. Celle qui fait rêver. Parce que là, je ne rêve plus.
 

Crédit : Pixel 2013/Pixabay

 
J’ai tellement peur. J’ai peur de m’éteindre complètement. Parce que si je reste dans cette vie, j’ai peur de ne jamais être capable de rallumer ma flamme. Et si je ne suis pas capable de rallumer cette flamme, quelle mère serai-je pour mes enfants? Une mère sur le pilote automatique, qui ne ressent plus rien, sauf de la peine. Une mère qui n’arrive plus à combler le vide qui la ronge. Une mère qui ne rit plus avec son cœur. Comment est-ce que je pourrais apporter du bonheur à mes enfants en étant cette mère malheureuse?
 
Mais est-ce que mon bonheur vaut plus que celui de l’homme qui m’aime plus que tout? Je sais que si je pars, ce n’est pas seulement ma famille que je vais détruire. Je vais le détruire, lui, cet homme. Cet homme qui ferait n’importe quoi pour moi. Cet homme qui ne mérite tellement pas qu’une telle bombe lui tombe dessus. Cet homme qui mérite d’être avec une femme qui l’aime vraiment, qui l’aime de tout son être, de tout son cœur. Une femme qui ne peut plus être moi.
 
Un homme que j’aime m’a dit : « Vaut mieux être incompris que malheureux ». Je suis peut-être rendue à être incomprise. Pour pouvoir être heureuse.