AAAAH, le temps des Fêtes avec des enfants… On voudrait donc que tout soit parfait, comme dans les films qu’on écoute depuis notre tendre enfance. Même dans Home Alone (où des parents oublient leur fils à la maison à Noël, faut l’faire!), le décor est somptueux, les cadeaux abondants et la petite neige magique toujours au rendez-vous! À force d’être soumis à toutes ces images de réveillon idéal, on se compare et on s’imagine qu’on n’en fait jamais assez. La liste des « obligations » pour vivre un temps des réjouissances optimal s’allonge donc à l’infini et devient inversement proportionnelle au plaisir ressenti à l’approche des célébrations : calendrier de l’avent à remplir, fouillis de lutins à planifier, cadeaux de profs et d’échange entre élèves à acheter, Ciné-Cadeau à écouter, défilé-lettre-visite et photos du père Noël à prévoir, marchés de Noël à visiter, activités de Noël à mettre à l’agenda, pains d’épices à cuisiner, suggestions cadeaux à gérer, menus à élaborer, sapin-décos et lumières à installer, bas de Noël à garnir, collation pour les rennes et le père Noël à ne pas oublier, vêtements cute à préparer, etc., etc., etc. Après ça, on se demande pourquoi on ne sent pas la magie des Fêtes s’emparer de nous…
Pourtant, tous ces standards qu’on s’impose sont-ils vraiment indispensables au bonheur de notre marmaille? Je vous partage l’un des souvenirs les plus précieux de mes filles quand on évoque la période des Fêtes. Il y a quelques années de cela, une sinusite de la mort m’a gardée hors jeu pour toutes les festivités entourant le jour de l’An. Nous avons dû annuler à la dernière seconde notre participation au réveillon de ma belle-famille au Lac-Saint-Jean. Comme il était un peu tard pour planifier un plan B et que j’étais sur le dos de toute façon, nous avons tout simplement fêté ça à la maison. Mon chum a couru à l’épicerie avant que ça ferme acheter de la pâte Pillsbury pour faire des saucisses en sac de couchage, de la bûche Vachon et autres gâteries pas chic, mais que les enfants adorent. On a mangé notre « festin » en écoutant de la musique de Noël, puis on a joué à des jeux du genre mimes et devinettes, on a ensuite dansé avant de faire le décompte sur fond de clip YouTube à 22 h et hop, dodo! Eh bien, cette version « cheapette » de réveillon fait partie des plus beaux souvenirs de mes filles!
Disons que ça remet les choses en perspective ; la pression, c’est nous qui nous la mettons. Pour quelles raisons? Je l’ignore! Parce que c’est comme ça partout autour de nous, que c’est le modèle que magazines, émissions, films, écoles, services de garde, centre d’achats, réseaux sociaux et j’en passe nous renvoient. On ne se questionne plus, on entre dans la danse en se disant que c’est pour faire plaisir aux enfants. Et pourtant, pourtant…
Ce que je vous souhaite pour le temps des Fêtes? Vous écouter, vous respecter, faire ce qui vous enchante VOUS, votre gang, votre famille et que le p’tit bonheur l’emporte sur la grosse liste à cocher. Joyeuses Fêtes pleines d’amour et de chaleur humaine!