Lors de mon dernier rendez-vous de suivi, ma gynécologue m'apprend que je n'ai qu'un centimètre de fait et qu'elle me fera venir à l'hôpital la veille de mon induction pour me faire poser un ballonnet. Je n'ai pas encore fait de recherches sur le ballonnet à ce moment-là, mais d'instinct j'essaie de la convaincre de m'installer l'éponge de Cervidil à la place. Elle me répond un non catégorique parce que le fabricant de Cervidil indique que c'est risqué dans les cas de grossesses gémellaires, et qu'elle ne prendra pas de risque. 

Je ne me décourage pas encore par contre. Je sais qu'il me reste 7 jours pour que le travail avance. 7 jours où je continue d'être « active ». On magasine, on visite nos familles, on fait l'amour, et je pleure tous les soirs parce que je suis brûlée. Brûlée, mais convaincue que tout ça portera fruit.

Le 22 novembre arrive finalement. Je me rends à l'hôpital pour qu'on m'apprenne que je n'ai qu'un centimètre et demi de fait et que le satané ballonnet est inévitable. La pose est désagréable, mais pas plus que ça. Il s'agit d'insérer ce qui ressemble à une longue balloune de clown dans le col d'utérus. De l'eau saline est injectée dans la partie qui est dans le col, et ce bout de balloune gonflé fait pression sur le col d'utérus et imite une tête de bébé. L'autre extrémité de la balloune est tapée à ma cuisse. Le col travaille et le ballon ne sort qu'à 3 cm. La gynécologue qui fait la procédure me dit que ça prend entre 2 et 3 heures. Elle donne les instructions à mon amoureux pour remettre de la tension dans le ballonnet quand ça devient lousse un peu, puis elle quitte la pièce.

Quand je sors de la salle d'examen, je vois le couloir qui me sépare de l'ascenseur et sens la douleur qui me transperce le ventre, j'éclate alors en sanglots et réclame une chaise roulante à mon chum. Quand il revient avec, une infirmière l'accompagne et me propose de rester, qu'ils peuvent me préparer une chambre en attendant que le ballonnet fasse son œuvre. Têtue comme une mule, je demande à aller chez mes beaux-parents. C'est moins loin de chez nous et la route est bien moins hasardeuse. 

En entrant dans l'auto, je pleure fort. Je ne me suis jamais entendue pleurer comme ça. C'est fort et aigu. Les vingt minutes en voiture sont atroces. Mon chum appelle sa maman pour l'avertir qu'on s'en vient, de nous préparer le lit d'ami. Rendus chez elle, j'essaie de faire, pipi mais je suis incapable... L'esti de La balloune me bloque l'urètre. Mon niveau de fun est fucking bas. Je m'étends et me mets à penser que c'est une méchante soirée d'marde. J'ai peur d'être pognée avec le ballonnet jusqu'au lendemain et d'être plus que brûlée pour mon induction. 

Au bout de deux heures, l'objet de torture sort tout doucement alors que mon chum tente de remettre de la tension. La douleur s'évapore instantanément et me laisse amorphe. 

Crédit : Cynthia
 
Vidée de mon énergie, il ne me reste qu'à accoucher le lendemain... No big deal, que je me dis...