Avant d’accoucher de mon premier enfant, j’avais l’intention d’essayer d’allaiter, pas par conviction profonde, mais parce que ça me semblait être la façon la plus simple, la plus naturelle et la moins coûteuse de nourrir mon enfant. Rien à acheter, à nettoyer, à traîner avec moi, toujours du lait à la bonne température à portée de main. Je m’étais cependant dit que je n’allais pas m’acharner.

Finalement, je me suis un peu acharnée…Je trouvais ça hyper difficile au début. Mon fils buvait TOUT LE TEMPS et était un grand adepte des tétées groupées, tétées qui duraient toujours minimum 45 minutes. Il était tout petit et j’avais toujours peur de manquer de lait. J’allais le faire peser au CLSC, les larmes aux yeux.

Je ne voulais pas lâcher, surtout parce que la maternité, c’était tout un morceau à avaler pour moi. Lâcher, c’était comme un échec. Et je n’avais pas la force d’échouer. On m’a dit que ça deviendrait plus facile, mais je ne le croyais pas vraiment. Quand il a fait sa première poussée de croissance et qu’il a bu toute la journée, j’ai TELLEMENT eu envie de lâcher. Même chose à la poussée des 3 mois, la pire pour nous deux. J’ai continué quand même.

Puis, magie, comme tout le monde l’avait prédit, c’est devenu facile. Nous avions trouvé notre rythme. Je n’avais plus mal. Les tétées étaient moins longues, moins fréquentes, moins inconfortables. Je commençais à vraiment apprécier ces moments doux où je sentais toute la chaleur et l’affection de ma tite boule d’amour.

J’ai commencé à travailler quand mon fils avait 7 mois et demi. Je me suis dit que ça allait peut-être mettre fin à mon allaitement, mais que j’allais continuer de l’allaiter quand j’étais avec lui, si ça fonctionnait. C’était devenu facile. Une source de nourriture, évidemment, mais aussi de réconfort, d’affection. Je ne voyais juste pas de raison de le sevrer. Je me suis dit que ça viendrait de lui.

À ma grande surprise, nous avons passé la barre du premier anniversaire. Il aimait encore téter. Je ne voyais toujours pas de raison de lui refuser le sein. Ça ne me faisait pas mal, ça ne m’empêchait pas de sortir ni de travailler. Je n’étais pas prisonnière de mon allaitement.

Quand il a eu 17 mois, je suis tombée enceinte. Je me suis dit qu’il allait sûrement arrêter de téter éventuellement. Après 20 semaines de grossesse, j’ai constaté qu’il ne me restait vraiment plus beaucoup de lait. J’ai pleuré un peu, je l’avoue. Je voulais que le sevrage vienne de lui, mais il semblait que mon corps avait arrêté de coopérer. Que le nouveau bébé, déjà, venait annoncer à mon fils qu’il n’était plus seul, qu’il n’était plus LE bébé, qu’il devait céder sa place, en quelque sorte.

À ma grande surprise, mon fils a continué à réclamer le sein, même si la source était moins généreuse. Il y tenait encore, ça lui faisait encore plaisir. Et je n’ai toujours pas ressenti le besoin de lui dire non, malgré les regards incrédules, malgré les commentaires surpris.

Je me retrouve à 39 semaines de grossesse et la perspective d’un tandem est bien réelle. Si on m’avait dit ça il y a deux ans, je ne l’aurais pas cru.

Avez-vous allaité plus longtemps que vous ne l’aviez imaginé au départ?