La réaction de la ministre de la condition féminine, Hélène David, a remis à l'ordre du jour la proposition de la CAQ concernant sa politique nataliste et a relancé le débat. 

En tant que maman, on peut bien me promettre un chèque à la fin de l’année, ce n’est pas ce qui va m’inciter à faire des enfants. Ce qui fera pencher la balance sera mon ressenti, mon envie, mon bien-être, celui de mon chum, ma conciliation travail-famille, mon épanouissement personnel, et surtout celui de mes enfants.

Il a d’ailleurs été démontré dans le passé que de telles mesures n’ont pas fait leur preuve quant à l’augmentation de l’indice de fécondité, mais que ce sont surtout les politiques qui améliorent les conditions de vie pour les famille qui contribuent le plus à augmenter le nombre de naissances.

Par exemple, avoir accès à une garderie abordable, près de chez soi et avec des valeurs qui nous correspondent (allô la longue liste d’attente pour avoir une place en CPE!).

Ou encore, avoir des horaires aménagés pour profiter du temps avec ses enfants, ne pas courir pour nous rendre à la garderie le matin, ne pas courir pour aller les chercher le soir, et surtout ne pas se dire en refermant le livre d’histoire du soir qu’on ne les a vus que deux petites heures. Je rencontre autour de moi de plus en plus de femmes qui se lancent en affaire par passion, mais aussi pour gérer leurs horaires au quotidien. Personnellement je m’arrête de travailler le plus tôt possible pour profiter de mon bébé et je travaille le soir, quand mon enfant s’endort après avoir fait le plein de plusieurs heures d’attention et d’amour : une virée au parc, des histoires lues en cascade, des éclats de rire (et des pleurs aussi évidemment!) au moment du souper, mais tout ça en prenant le temps!

Un système d’éducation qui va bien. Cette lettre ouverte démontre bien la réalité des choses et le manque de temps à consacrer à l’éducation des enfants, car on en demande toujours plus aux enseignants. 

Un système de santé qui va bien. Le Québec pourrait avoir de bons médecins étrangers pour pallier au manque de médecins actuels, mais ce n’est pas ce qui est encouragé, bien au contraire puisque la mesure vise à faire diminuer l’immigration.

Puis en parlant d’immigration, il y a ce qui se passe dans l’actualité. Celle qu’on montre un peu mais pas trop. Celle dont on a trop entendu parler alors on en parle plus, parce qu’on ne veut plus voir finalement. Mais les guerres continuent autour de nous, qu’on ferme les yeux au non. Quand on part dormir sereinement à la fin d’une journée intense, d’autres continuent de vivre sous les bombes et des milliers d’enfants se retrouvent orphelins, blessés ou meurent au détour d’une rue. Puis eux, on en fait quoi? Pourquoi ils n’existent pas dans les débats? Pourquoi rien est fait pour accorder une place à ces familles migrantes, à ces médecins, vétérinaires ou enseignants ou peu importe leur métier d’origine?

La semaine passée j’ai pris un taxi conduit par un Colombien. Il était médecin en Colombie, mais c’est impossible pour lui de faire valoir ses équivalences au Québec, alors il conduit. Il n’aime pas trop l’hiver, il trouve que son métier est difficile, mais c’est soit ça, soit rien. Retourner dans son pays signifie mettre sa famille en danger de mort alors il préfère endurer l’hiver jusqu’à la fin de ses jours.

Et puis, si on regarde la planète dans sa totalité, il y a une surpopulation. Il y a des pays qui doivent mettre en place des politiques de l’enfant unique pendant que dans d’autres pays on encouragerait les habitants à faire toujours plus d’enfants. Pourquoi ne pas favoriser l’adoption qui reste inaccessible pour tellement de personnes? On jase là. 

Bref, contribuer au bonheur des enfants du Québec et du monde, leur permettre de grandir et de s'épanouir dans des environnements propices à leur développement, en profitant de leurs parents, voilà ce qui serait une mesure positive. 

Alors peut-être qu’il serait temps de remettre les choses en perspectives et ne pas penser qu’une mesure aussi simpliste que de réduire l'immigration et de donner un chèque aux familles nombreuses à la place va convaincre des milliers de couples à faire des enfants et résoudre le problème du manque de main d’oeuvre au Québec, surtout dans un futur proche.