Je touche du bois, mais, à date, 2018 est pas mal de notre bord. Pourquoi j’en parle? Parce que 2017 m’a tellement fait suer, m’a tellement repoussée dans mes derniers retranchements que j’en ai perdu tous mes repères. J’ai douté de mes capacités de mère, de blonde, de femme et d’humain en général. Notre système de santé a failli nous briser physiquement et moralement, autant qu’il l’est lui-même. Et ça, c’est pas peu dire.

Ça fait que l’an dernier, presque jour pour jour avec aujourd’hui, quand mon chum a su qu’il devait partir pour l’Allemagne pour le travail, j’ai juste crashé. On sortait à peine de l’hôpital avec la plus jeune alors que son frère se battait toutes les nuits avec d’interminables crises d’asthme. Autant dire qu’on ne dormait juste plus et qu’on était au bout du rouleau. Tellement que quand mon chum est parti, j’ai eu l’impression que mon monde s’écroulait. Il a dû revenir plus tôt parce que j’allais craquer.
Et pourtant j’étais habituée. Mon chum a pas mal parcouru le monde pour son travail dans les dernières années. Quand nous n’étions que deux, c’était tout simple. Benjamin est venu s’ajouter à notre duo et encore là, ça se gérait plutôt bien. Puis quand Benjamin a eu un an, j’ai recommencé à travailler et lui, ses bobos sont sortis. Je m’essoufflais de plus en plus et mon chum a commencé à ralentir la cadence des voyages.

Plus le temps passait, moins je sentais que j’étais capable d’en prendre. Je suis tombée enceinte de nouveau, j'ai commencé à travailler à mon compte, on est partis toute la famille en Allemagne pour plusieurs mois et j’ai redécouvert que j’étais capable d’être une bonne mère, organisée pis toute.

Et à notre retour, tout s’est effondré avec des hospitalisations à répétition, des enfants toujours un peu maganés et des parents complètement épuisés. Suite au retour d’Allemagne de mon chum, juste la pensée de me retrouver seule avec les deux enfants me remplissait d’angoisse. J’avais le feeling que JAMAIS je ne pourrais les gérer, ne serait-ce que pour une soirée.

Puis graduellement, 2017 a laissé place à 2018 et ses jours plus doux, au point que quand mon chum m’a annoncé qu’il devait repartir en Asie, j’étais presque zen. Et si on oublie un horrible virus qui m’a laissée avec un estomac en compote et de la fièvre pendant son absence, ÇA S’EST BIEN PASSÉ. Genre vraiment.

Et ce petit 6 jours en solo avec mes enfants m’a permis de me rendre de quelque chose de vraiment, vraiment important : je suis capable. Ces trois petits mots que j’avais oubliés ont finalement ressurgi. Et plus j’y repense, plus j’y crois. Mon chum risque de devoir repartir quelques fois dans les prochains mois et ça me va très bien. Je me redécouvre et je réapprends à me faire confiance. Et ça, c’est vraiment un feeling incroyable.