Quand j’étais enceinte de mon aînée, mon chum et moi avions suivi une formation sur la méthode Bonapace avec une infirmière spécialisée, une femme un peu excentrique qu’on avait trouvé super inspirante. Il y a une chose qu’elle a dite pendant la formation à laquelle j’ai souvent repensé après la naissance de ma fille : « On se prépare beaucoup à l’accouchement, mais il faut se rappeler qu’au final, ce ne sera qu’une ou deux journées dans votre vie. Après, par contre, vous aurez un enfant en permanence avec vous. C’est bien de se préparer à l’accouchement, mais il faut aussi se préparer à '' l’après '', se préparer à s’occuper d’un enfant. » 
 
Si j’ai si souvent repensé à cette phrase, c’est parce que je me demandais bien comment j’aurais pu me préparer à être mère. Je l’ai déjà dit ailleurs, j’ai vraiment l’impression que devenir parent comporte un certain switch existentiel, et qu’il est vraiment difficile de s’imaginer ce que sera notre vie après l’arrivée d’un premier bébé. Personnellement (mais évidemment chaque expérience diffère), même si je me sentais prête à devenir mère, je l’étais fuck all

 

Crédit : Hannah Olinger/Unsplash

Mais voilà que grâce au merveilleux blogue Faces of Postpartum, j’ai découvert récemment un outil qui aurait pu m’être très utile à l’époque et que j’utiliserai pour sûr si j’ai un autre enfant : le plan post-partum. 
 
Le concept est un peu le même que pour le plan de naissance : mettre par écrit nos souhaits et nos ressources, « prévoir sans prévoir », simplement pour avoir les outils essentiels sous la main si jamais on en a besoin. 
 
Le plan post-partum peut comporter différentes sections (repos, repas, alimentation du bébé, autres enfants, santé mentale, rompre la solitude, retour au travail, etc.), dans lesquelles on précise nos intentions, mais où on met aussi les numéros de téléphone de personnes ou ressources nous permettant un accompagnement adéquat. 
 
Par exemple, dans la section « alimentation du bébé », on pourrait d’abord écrire notre souhait, ce qu’on a l’intention de faire : « J’aimerais allaiter mon enfant, mais je ne veux pas m’acharner si c’est trop difficile pour moi ». On peut alors réfléchir sur ce que ça signifie « trop difficile », énoncer des limites claires (« J’aimerais essayer au moins pour 3 semaines » / « Allaitement difficile veut dire que j’ai des douleurs ou des blessures persistantes aux seins, ou bien que mon bébé ne prend pas assez de poids, etc. »), et ensuite dresser une liste de ressources d’accompagnement à l’allaitement (marraines d’allaitements, horaires de la halte-allaitement du CLSC, ami.e.s qui ont allaité, ami.e.s qui ne me jugeront pas si je décide d’arrêter d’allaiter, etc.). 
Exemple pour la section « alimentation du bébé »
Crédit : Estelle Gb

Dans la section « repas », l’idée est de se rappeler de l’importance de bien manger et de s’hydrater pendant la période post-partum. Quels plats préparés d’avance ai-je congelés dans mon congélo? Quels ami.e.s puis-je appeler pour une course à l’épicerie ou pour venir me cuisiner un petit plat? Quelles épiceries ou services de prêt-à-cuisiner permettent la commande en ligne et la livraison à la porte? On peut aussi lister quelques idées collations simples et nutritives (une douzaine d’œufs cuits durs, du granola en quantité industrielle, des noix, etc.).
 
Et il en va ainsi pour chaque section. Je vous mets ci-bas des photos d’exemples de sections qui peuvent servir de modèles. Évidemment, chacune peut et doit adapter son plan post-partum de manière à se l’approprier, et faire qu’il lui ressemble vraiment. Et surtout, il faut prendre l’habitude de le consulter une fois bébé arrivé, pour se rappeler aussi qu’on a plein de ressources à portée de main.

Exemple pour la section « Santé mentale »
Crédit : Estelle Gb

  

Exemple section « support pour les autres enfants »
Crédit : Estelle Gb

Avez-vous utilisé un plan post-partum?