Mon fils entre à la garderie dans moins d’un mois et je réalise comme le temps passe vite. Je regarde derrière moi les derniers mois passés et je ne peux m’empêcher de regarder les dernières années aussi. Malheureusement, ce que je vois n’est pas toujours joli. Je ne me sens pas le meilleur des exemples pour mon fils et j’ai peine à l’assumer.

Comme je ne peux pas retourner en arrière pour réparer mes erreurs, je peux seulement me permettre de lui enseigner une partie de ce que j’ai appris.

J’aimerais d’abord lui dire que l’amitié est le plus grand des présents. Qu’en étant son ami lui-même, par indulgence et confiance, il sera un ami cher à côtoyer. Que l’amitié ne se compte pas en quantité, mais en qualité. Qu’une réelle amitié nous pousse à être meilleurs, sans nous amener à renier nos convictions profondes. Qu’un service n’est pas monnayable. Que les vrais amis, malgré quelques absences, le restent pour toujours.

J’aimerais aussi lui dire qu’il n’y a aucune raison de se battre, sauf pour défendre ses idées. Qu’aucun poing n’est venu à bout de rien et que les mots et l’intelligence sont la meilleure des armes. Tout comme l’éducation d’ailleurs.

J’aimerais lui dire ensuite qu’il se doit d’aimer, mais qu’il se doit d’aimer bien. Que la confiance et le cœur d’un amour ne se régénère pas infiniment. Que certains se brisent et ne se réparent jamais. Qu’il doit ainsi faire bien attention au sien, mais aussi à celui des autres. Qu’une relation saine et viable passe par le respect de l’un et de l’autre. Qu’il ne doit jamais tenir quelqu’un pour acquis, qu’il doit espérer le garder toujours et ainsi travailler en ce sens.

J’aimerais lui dire qu’il se doit d’avoir des regrets, mais de ne pas les laisser le guider. Les regrets nous apprennent à réfléchir et à nous repenser comme humain. Que ces regrets viendront d’erreurs qui lui en auront appris davantage sur la vie que tous les conseils qui lui seront donnés.

J’aimerais lui dire que l’argent ne fait pas le bonheur. Qu’il en faut un minimum pour vivre, mais que le bien-être ne s’achète pas. Que les meilleurs souvenirs que l’on puisse garder commencent toujours par la liste de ceux qui nous accompagnaient.

J’aimerais lui dire que le mensonge ne sert personne et que la vérité est toujours reine. Qu’il se doit d’assumer les conséquences de chacun de ses actes. Qu’il en sera payé au détour du chemin, parce que les gens honnêtes finissent par gagner, ne serait-ce qu’en se couchant la conscience tranquille.

J’aimerais lui dire d’être positif. Que les problèmes s’affrontent mieux avec le sourire, dans l’idée qu’ils se régleront enfin. Qu’il a le droit d’appuyer sa tête pour réfléchir, mais qu’il doit la relever pour avancer. Que la santé est tout ce qui importe puisque le reste n’est qu’accessoire. Que les petits drames font de drôles d’histoires à raconter plus tard.  

J’aimerais lui dire d’être ouvert. D’embrasser les nouvelles idées, d’accueillir la différence et d’activer le changement. De ne juger que lorsqu’il a toutes les données en main. Que l’apparence ne révèle rien de quelqu’un, ne serait-ce que ses goûts. Qu’un esprit ouvert n’est que plus libre pour s’élever.

J’aimerais lui dire finalement que sa vie sera pavée d’embuches et de succès. Que l’un ne va pas sans l’autre. Que ces conseils lui sont prodigués par amour, mais qu’il est impossible de les suivre tous. Que c’est parfait, d’être imparfait. Que nous ne nous attendons pas de lui qu’il sache tout faire dès la première fois. Que nous lui souhaitons le meilleur, mais que le meilleur pour nous ne l’est pas nécessairement pour lui. Et que je ne tracerai aucun chemin pour lui, car celui qu’il se tracera lui-même sera plus beau que tous ceux que je n’ai jamais imaginé.