C’est dans un livre que j’ai dévoré l’automne dernier que j’ai découvert cette phrase toute simple devenue le leitmotiv de mon rôle maternel : « Sa vie lui appartient ». Dans le fabuleux roman Dans la forêt, de Jean Hegland, c’est la réponse qu’une mère donne lorsqu’on questionne les choix de sa fille. « Sa vie lui appartient ». Manière de dire : « Je lui fais confiance. Elle a le droit d’être qui elle veut. Ses choix sont valables et légitimes. Même si je ne suis pas d’accord avec elle, je serai là pour elle. Je respecte sa parole et toute la personne qu’elle est ». Une petite phrase qui dit tout, quoi. Tout ce qui compte.
 
Je savais déjà que cette perspective d’éducation était la mienne, mais je n’avais pas encore trouvé les mots pour bien l’exprimer. Maintenant, je me répète cette phrase chaque fois que les choix de mes enfants me confrontent, chaque fois que mon envie de les protéger veut prendre le dessus sur le respect de leur volonté, ou bien quand un soudain désir de contrôle me prend (ben oui, ça m’arrive).
 
Un exemple banal : les choix vestimentaires de ma fille de 4 ans ont tendance à m’exaspérer. Son tiroir a beau être rempli de t-shirts aux imprimés originaux faits au Québec, de shorts et jupes confortables et de leggings aux motifs hyper cool, elle n’accepte de porter que des robes qui tournent (roses ou mauves idéalement). Mais au fond, qu’est-ce que ça change, qu’elle aime les vêtements supergirly? Ses goûts ne correspondent pas aux miens, so what? Sa vie lui appartient. L’important, c’est qu’elle sache qu’elle a le choix, qu’elle n’a pas à se conformer à des standards de mode ou d’identité qui ne lui correspondent pas, et que peu importe comment elle choisit d’exprimer sa personnalité, on l’aime et on la trouve belle. Ça fait que je me garde bien de lui montrer mon exaspération. Au contraire, je l’encourage dans ses goûts, même si secrètement, je fantasme à l’idée « d’égarer quelque part » la robe Pat’ Patrouille rose bonbon que lui ont offert ses grands-parents.
 
On a tendance à vouloir contrôler le petit monde dans lequel nos enfants évoluent. Évidemment, on le souhaite sécuritaire, émancipateur, joli et stimulant. Mais il me semble que le mieux qu’on peut leur offrir, c’est de les accompagner dans leurs premiers pas et leurs faux pas aussi, de leur montrer différentes voies possibles, de les convaincre que le monde est à eux et elles. De leur apprendre que leur vie leur appartient pleinement.
 
Avez-vous aussi une phrase qui vous guide dans l’éducation de vos enfants?