Si vous êtes un peu au courant de l’actualité, vous avez certainement entendu parler de ce qui se passe à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Des centaines d’enfants séparés de leurs parents, entassés dans des espaces clôturés, qui reçoivent à peine les soins de base, sans savoir quand et dans quelles conditions ils et elles retrouveront leurs parents (et même s’ils les retrouveront). 

Cette situation me bouleverse tellement, je manque de souffle. La pensée d’un enfant en pleurs qu’on arrache des mains de ses parents m’est absolument insupportable. Et personne qui n’est là pour le rassurer. C’est d’une cruauté et d’une violence indescriptible. 
 
Je manque de mots pour exprimer ma rage et mon impuissance. Ça fait que je vais m’arrêter là dans les superlatifs, et je vais plutôt vous parler de ce que l’on peut faire pour aider à la réunification des familles. 

D’ici (de l’extérieur des États-Unis), il est difficile de faire pression sur les pouvoirs politiques qui peuvent modifier les lois américaines, mais voici tout de même quelques idées :
 
1. Signez la pétition de l’ACLU (l'American Civil Liberties Union), un important organisme de défense des droits et libertés aux États-Unis. Vous pouvez aussi faire un don à l’ACLU. L’OBNL a intenté une poursuite en cours fédérale de justice pour faire émettre une injonction interdisant la séparation des familles demandeuses d’asile.
 
2. Envoyez une carte postale à l’administration Trump demandant la réunification des familles. Pour chaque carte photographiée et diffusée sur les réseaux sociaux avec le hashtag #postcards4families, un don de 5 dollars sera fait à RAICES (Refugee and Immigrant Center for Education and Legal Services), un organisme du Texas qui offre une aide juridique directe aux familles migrantes. 

Crédit : Karen Ross, #postcards4families campaing!/Facebook 

Un "party d'écriture de cartes postales", est déjà prévu à Montréal au parc Laurier le 24 juin en matinée (en plus il est organisé par la merveilleuse Barbara). N'hésitez pas à en organiser un dans un parc ou un café près de chez vous, afin de mobiliser et sensibiliser les personnes de votre ville ou quartier (et envoyer plus de cartes postales!).

3. Participez directement à la levée de fonds de RAICESL’argent est utilisé très concrètement pour payer la « caution » nécessaire à la sortie de détention des parents migrants, et pour les accompagner dans leurs démarches judiciaires. La caution est d’un montant minimum de 1 500$, mais peut atteindre les 10 000$. 
 
Pour aider RAICES, plusieurs levées de fonds sont en cours :
Une campagne a lieu sur Facebook et est près d’atteindre les 3 000 000 $. Donnez selon vos moyens, même un petit montant fait la différence.
- Vous pouvez faire un don pour le fond de réunification des familles directement via le site Internet de RAICES, ici
 
4. Suivez la page Families belong together sur Facebook pour vous tenir au courant des différentes initiatives et manifestations à venir. Une grande marche nationale est notamment prévue le 30 juin à Washington. Qui sait, peut-être que des marches de solidarité seront organisées au Québec?

Si vous êtes au courant d’autres initiatives permettant de venir en aide aux familles séparées, n’hésitez pas à les partager en commentaires. 
 
Plus de détails sur ce qui se passe :
L’administration Trump a mis en place en mai dernier une politique de « tolérance zéro » concernant l’immigration illégale à la frontière. Chaque personne qui traverse illégalement la frontière (même les demandeur.se.s d’asile) est automatiquement poursuivie en justice, et est détenue en attendant son procès. Comme les enfants ne peuvent pas résider dans des prisons fédérales, ils sont retirés de la garde de leurs parents, et gardés en détention dans des établissements de la Immigration and Customs Enforcement (ICE : la douane américaine). Des enfants aussi jeunes que 18 mois se retrouvent ainsi sans leurs parents, et ce sont souvent les enfants plus âgés qui prennent soin des plus petits.
 
De plus, aucun protocole ne garantit la réunification des familles après le traitement des dossiers judiciaires des parents. En fait, il est souvent difficile, voire impossible, de retracer les parents d’un enfant pris en charge par la ICE.
 
Pour plus d’informations, je vous invite à lire cet article de La Presse, ou cet excellent résumé (en anglais) publié par The Guardian. 

Slate a aussi publié une liste d’organismes dont nous pouvons soutenir l’action, et Women's March Global propose 5 autres manières de passer à l'action.
 
Parlez-en autour de vous, partagez les levées de fond, aidez comme vous le pouvez. 
Amnistie internationale vient aussi de lancer une pétition que vous pouvez signer ici.