Attention : ce texte parle des écoles résidentielles et du Sixties Scoops

La séparation forcée des enfants et parents, comme c'est le cas ces derniers mois sous l'administration Trump - et même avec son nouveau décret puisque rien n'est fait pour la réunion des familles - est épouvantable. Notre Premier Ministre, Justin Trudeau, après avoir refusé de s'en mêler, a durci le ton envers les États-Unis en déclarant, selon La Presse que : ​« Ce qui se passe aux États-Unis est inacceptable. Je ne peux imaginer ce que ces familles sont en train de vivre. Ce n'est pas comme cela que l'on fait les choses au Canada. »

On ne fait pas les choses comme cela au Canada, on les fait plutôt comme ceci.

Si certaines écoles catholiques pour autochtones ont été mises en place dès le XVIIe siècle, c'est surtout au siècle dernier que les écoles résidentielles canadiennes ont été en fonction. Le but de ces écoles? Un génocide culturel. Le gouvernement canadien voulait se débarrasser du problème «Indien».  Plus de 150 000 enfants autochtones, parfois dès l'âge de trois ans, y ont été envoyés. De ce chiffre, au moins 6 000 sont décédés. La plupart des élèves ont été coupés de leur famille pendant toute la durée de leurs séjours, tandis que les autres séjournaient à l'école 10 mois par année. Le 23 novembre 1907, le journal Saturday Night​ a publié un rapport du Dr Peter Bryce​ dénonçant les écoles résidentielles et les conditions horribles dans lesquelles vivaient les enfants. Résultat? La dernière école a été fermée en... 1996.

Avant de qualifier le Canada de «plus meilleur pays du monde», il faut aussi regarder les politiques d'adoption des enfants autochtones. Dans les années 60, notamment, plusieurs enfants autochtones ont été placés en adoption dans des familles non autochtones du pays, ou même à l'international, souvent sans le consentement des parents. Parfois même sans que les parents ne le sachent! Encore aujourd'hui, le nombre d'enfants autochtones placés en adoption est démesuré et sous-entend un immense problème de la politique canadienne. Au Manitoba par exemple, les enfants autochtones constituent 21% des enfants de la province, mais 84% des enfants placés. 

N'oublions pas non plus que jusqu'à tout récemment, il était impossible aux enfants inuits de se faire accompagner d'un membre de leur famille quand ils devaient être transportés d'urgence en avion-ambulance.

Citons pour terminer un reportage de CBC expliquant qu'ici aussi, quelques enfants migrants sont détenus sans leurs parents. Et que même avec leurs parents, les conditions de détention sont difficiles.

Les faits et sources que je cite ici sont tirés de :


Crédit : Indigo

1) Indigenous Writes, de Chelsea Vowel. Si vous lisez l'anglais (ce n'est pas une narration académique, mais plutôt une discussion), je vous en recommande chaudement la lecture. 
2) Rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada​
3) Indigenous Canada, Faculty of Indigenous Studies, University of Alberta

Au Canada, peu importe le parti politique au pouvoir, on a aussi des devoirs à faire, et des comptes à rendre.