Lorsque j’ai annoncé sur les réseaux sociaux que nous allions célébrer, comme alternative au baptême religieux, la « cérémonie du nom » de ma fille, j’ai reçu beaucoup de messages d’amies me questionnant : pourquoi? Qu’est-ce qu’on y fait? Comment on le fait? Voici donc ce qu’il faut savoir si vous désirez faire votre propre cérémonie du nom.
 
Pourquoi on fait ça
Mon conjoint a grandi dans une famille protestante, mais est bouddhiste depuis plus de 20 ans. Comme Latina, j’ai grandi dans une communauté catholique très pratiquante dans laquelle je ne me reconnais pas du tout aujourd’hui.

Crédit : Didgeman/Pixabay

Pour autant, il semblait important pour nous de choisir parrain/marraine pour nos enfants. Des personnes significatives qui feraient office de « guides » d’une certaine façon et qui pourraient leur léguer des qualités qui nous font défaut, à nous leurs parents. De même, nous voulions marquer l’entrée de nos petit.e.s dans notre communauté (notre famille, nos ami.e.s les plus proches), de manière un peu officielle. Il faut aussi dire que mon conjoint est Suédois et qu’en Suède, comme beaucoup de gens ne se considèrent pas religieux, des cérémonies de ce type sont assez fréquentes. Les traditions faisant souvent défaut aux gens qui ne fréquentent pas une institution religieuse, nous avons décidé de créer la nôtre, à notre image : une cérémonie du nom.
 
Le fonctionnement
Nous avons invité les personnes que nous aimons un dimanche pour célébrer notre fille. Mon conjoint et moi avons pris la parole. Il a d’abord dit un mot de bienvenue et a expliqué pourquoi nous faisions une cérémonie du nom. En gros, on accueille la nouvelle enfant et on lui « donne » officiellement son nom en la présentant au groupe. Pour ce faire, nous expliquons les raisons derrière le choix de ses prénoms. Ensuite, nous expliquons pourquoi nous avons choisi son parrain et sa marraine. Nous prenons le temps de parler des personnes que nous avons choisies et ce que nous attendons d’elles. C’est un moment souvent émouvant parce que les personnes choisies entendent devant un groupe les qualités qui font que nous les admirons.

Nous officialisons le tout par un toast pour accueillir l’enfant parmi les nôtres. Puis, pour terminer, nous chantons une chanson. Nous avons choisi la chanson « préférée » de ma fille, une toune qui la fait danser. Une chanson qui dit que la maison, c’est là où les gens que tu aimes se trouvent (qui résonne pour une famille comme la nôtre qui a plusieurs pays). Et ensuite, on mange! Ça peut être juste un goûter, seulement un gâteau ou, si vous êtes Latinx, un BBQ avec beaucoup trop de bouffe.
 
 
Des lettres solennelles
Nous avons fait ça de façon très relaxe, dans la cour de la maison du parrain de ma fille (mon frère). Nous avons apporté de la nourriture et des boissons pour tout le monde. Et nous avons ensuite plongé dans la piscine because #Canicule. Jusque-là, rien de très sacré. Ce qui en fait, selon nous, quelque chose de plus qu’une fête ordinaire, c’est que nous avons demandé une chose : pas de cadeau. À la place, nous voulions offrir à notre fille quelque chose de plus grand, plus personnalisé et plus symbolique. Nous avons demandé aux personnes présentes de lui écrire une lettre qu’elle ne pourra ouvrir qu’à l’âge qu’ils indiqueront sur l’enveloppe. 

Crédit : Annie Spratt/Unsplash

Son père lui a donc écrit une lettre à ouvrir quand elle aura 14 ans, l’âge que lui a trouvé le plus difficile dans sa vie. Sa tante lui a remis une lettre à ouvrir à ses 37 ans, l’âge qu’elle a au moment de l’écriture de la lettre. Mon frère lui a remis une lettre à l’âge où elle se demandera si elle ira ou pas à l’université. Évidemment, ce que les personnes ont écrit est personnel et ne sera lu que par ma petite, à l’âge choisi par l’auteur.e. de la lettre. La seule consigne que nous avons donné aux gens : qu’est-ce que vous auriez aimé qu’on vous dise à l’âge que vous avez choisi? Je peux difficilement retenir mes larmes en pensant que la petite ouvrira la lettre de sa grand-mère paternelle dans une trentaine d’années. Pour nous, c’est si sacré que nous les avons conservées dans un coffre-fort. Un cadeau qui traverse le temps.