En identifiant un par un TOUS ses trucs d'école, du grand cahier aux mille crayons, je dois l'avouer, j'ai eu une émotion.

Ce n'est pas de la tristesse, mais je ne pourrais pas non plus qualifier le sentiment de joyeux. Un motton dans la gorge. Un feeling de « mon dieu que ça passe vite », ma petite cocotte rentre à l'école, elle n'est plus, justement, ma petite cocotte. Elle a des opinions sur tout, m'obstine sur tout, a ses goûts vestimentaux, musicaux, culinaires, bien à elle. Elle a un  « amoureux » (on and off, c'est compliqué, mais quand même).

Lorsqu'il y a eu la petite journée d'intégration au printemps et qu'elle est entrée dans la cour, j'ai ressenti ce motton pour la première fois. Je cherche encore la nature exacte de ce sentiment...

Peut-être qu'il y a une pointe de peur là-dedans. Il peut s'en passer des trucs dans une cour d'école... Il peut s'en briser des petits coeurs dans des petits conflits d'amitiés naissantes. 
Ou serait-ce juste une impression de la voir avoir de moins en moins besoin de moi... peut-être.
Ou l'envie qu'on me rassure et qu'on me dise que même si elle fonce dans la vie et qu'elle grandit, nous garderons le lien de confiance que nous avons en ce moment... Nous aurons envie de nous faire rire mutuellement encore longtemps. Qu'il ne viendra pas trop vite, ce moment où elle n'aura plus envie d'un hug le matin avant de commencer la journée. 

En même temps, elle me rend si fière lorsqu'elle prend ses distances pour accomplir des trucs seule. Je l'imagine déjà loin, très loin au bout de ses rêves et je sais bien que je ne serai pas à côté d'elle chaque jour pour lui tenir la main, et qu'elle aura besoin de se planter sans m'en parler. Je sais tout ça, je sais. Ma tête sait. Mais mon coeur, lui, il a le petit motton de la rentrée.