Je n’avais pas d’attentes face à elle quand mon chum lui a annoncé que je faisais désormais partie de sa vie. Un chum avec des enfants, c’était nouveau pour moi. Ça impliquait que j’aurais une place dans leur quotidien, qu’ils me feraient une place dans leurs cœurs. Et que tôt ou tard, ils lui parleraient de moi. Elle aurait pu clore le sujet et dire que ça ne la regardait pas, que c’était les affaires de papa. Au lieu de ça, et pour le bien des enfants, elle a accepté de m’ajouter à son monde (bien malgré elle, j’en conviens!) et pour ça, je lui dis merci.

Elle aurait pu par politesse seulement, me rencontrer afin de mettre un visage sur le nom de la nouvelle blonde de son ex. Elle aurait pu simplement décider de ne jamais me croiser, évitant ainsi de faire semblant d’être enchantée de me rencontrer. Au lieu de ça, elle a pris le temps de me parler, de savoir qui je suis, de voir l’interaction que j’ai avec ses petits. Elle sait que je ne suis pas simplement de passage, et que j’ai envie de m’investir dans le bonheur de ses enfants. Elle aurait pu essayer de semer le doute dans leur cœur, de me prêter des intentions que je n’ai pas, mais elle ne l’a pas fait. Et pour ça, je lui dis merci.

Loin de moi l’idée de prendre la place de quiconque dans la vie de ses enfants. Ils ont deux parents, pas besoin d’une deuxième mère! Mais force est d’admettre qu’à vivre au quotidien avec eux, je prends quand même un peu part à leur éducation! Étant moi-même maman, je me transpose dans la situation inverse et j’aimerais aussi rencontrer celle qui partage une partie de leur routine. Je ne suis pas là pour régenter leur vie, je veux que la vie soit douce pour tout ce beau monde-là. Je me dois par contre d’imposer mes limites, de donner mes opinions tout en respectant les leurs. Par chance, elle et moi  avons sensiblement la même vision de l’éducation que nous voulons pour nos enfants, les mêmes valeurs que nous leur transmettons alors ça aide à la bonne entente. 

Parce que le fait d’agir ainsi allège la vie de chacun. Démontre aux enfants que même si deux personnes ne s’aiment plus, il y a toujours moyen de communiquer dans l’harmonie. Qu’eux, enfants, n’ont pas à être pris dans les histoires de grandes personnes. L’atmosphère est conviviale, il n’y a pas de malaise et tout le monde se parle ouvertement. Je sais que ça ne se passe pas toujours comme ça, je sais que j’ai une chance que d’autres n’ont pas, et n’auront peut-être jamais. J’accepte donc avec reconnaissance la situation dans laquelle je me trouve, et je me dis qu’au final, ce sont les enfants qui en ressortiront grandis. Parce qu’au fond, c’est leur bonheur qui compte!