Il y a quelques temps, je vous mettais au courant de mon changement de vie professionnelle imminent à travers une lettre adressée à mes enfants.
Eh bien voilà chose faite. Je me suis lancée en affaire.
Depuis lundi, je vole de mes propres ailes. Ou plutôt, je me suis envolée. Ou bedon, je suis seule maître de ma destinée… Bref, vous voyez le portrait.
D’abord, je dois avouer que ma première réaction fut celle d’une ado qui quitte le nid familial. On ne s’en rend peut-être pas toujours compte, mais nos environnements de travail sont très ressemblants avec la dynamique d’une cellule familiale. J’ai donc eu le bizarre sentiment d’abandonner mes parents. La chose plus précise à dire dans mon cas serait que j’ai quitté papa et mes trois mamans : ma dernière famille de patrons en lice.
Pis exactement comme une ado, je me suis dit que je prendrais de leurs nouvelles dans deux semaines.
Par la suite, la liberté m’est tombée dessus comme une tonne de briques. Tout comme je l’ai senti à 18 ans, quand j’ai traversé le pays en van pour aller rejoindre un cowboy en Colombie-Britannique. D’ailleurs, je me rappelle du moment précis où j’ai su que je devenais une adulte. J’étais devant les Rocheuses qui s’érigeaient en reine du monde devant moi et je sentais mon cœur s’emballer et mon sang pétiller. La vie… MA vie se révélait dans toute sa splendeur.
Et la liberté? Qu’est-ce qu’on en fait? Comment l’apprivoiser? Elle fait peur, c’est une bête sauvage. Mais autant la liberté est indomptable, ma vie, elle, me donne l’impression d’être un long chemin parsemé de balises que j’ai, avec le temps, soigneusement installées pour ma sécurité et celle des gens que j’aime.
Alors je me suis fait une promesse. Continuer de tracer ma vie avec assurance tout en respectant mes valeurs but to do it with brand new shoes. Parce que c’est ça ma nouvelle liberté.
Falardeau avait raison. La liberté n’est pas une marque de yogourt, c’est une paire de chaussures toutes neuves qui me font avancer avec encore plus d’assurance qu’avant.