J’ai un enfant d’âge scolaire et un autre au CPE. Ça fait des années que chaque automne, nous passons à travers la traditionnelle « photo » officielle. La première fois que j’ai reçu la documentation pour y participer : quelle excitation! J’aurais enfin une petite photo format portefeuille à donner à mamie, cousin et compagnie! Mais ça, c’était parce que mon souvenir avait complètement oublié à quel point les photos scolaires pénibles des années 90 n’ont pas tellement évolué depuis, avec tout le flafla superflu que ça comprend. Je me suis alors rappelé mes propres photos d’école, à travers toutes mes années et je pense qu’il doit y en avoir une seule qui est potable. Photographes des institutions : pourquoi pourquoi pourquoi rendre ça plus artificiel que ce ne l’est?
 
Je comprends que prendre des photos de dizaines (voire des centaines) d’enfants pas toujours coopératifs, souvent timides et la morve au nez du mois de novembre sortant de leurs narines irritées ne constituent pas des conditions gagnantes pour faciliter votre travail. Pas plus que les parents qui s’attendent à recevoir des photos qui miraculeusement ne démontrent aucun défaut chez leurs petits. La job de photographe doit être assurément difficile et éreintante, je vous le concède tout à fait et vous lève même mon chapeau. Mais dieu du ciel, pourquoi rendre le tout encore plus désagréable en faisant des choix souvent bien artificiels et, ma foi, suspects?
 
1. Le décor
Presque chaque année, on reçoit un petit mot nous avisant de ne pas habiller nos enfants en vert le jour de la photo, pour cause de « fond vert ». On sait dès lors que la plupart du temps, cela veut dire qu’on prendra la photo de ton enfant et on lui imposera un cadre tout à fait non naturel (pour ne pas dire surnaturel quand on décide de les mettre dans un fond foncé avec des lasers derrière). J’ai vu passer l’espace, la jungle ou juste une fausse école qui avait l’air de sortir tout droit de 1940.
Une seule fois, les photographes ont eu l’excellente idée d’aller dehors avec les enfants et de prendre des photos directement dans la cour d’école. Quelle belle initiative! La lumière du matin était belle sur leurs frimousses et c’était beau de les voir dans leur environnement réel!
 
2. La pose
La posture du conquérant (le coude sur le genou plié), celle du mec qui chill nonchalamment sur le bord du mur les bras croisés (mon fils avait l’air d’un pusher), ou de l’explorateur regardant au large : tant de photos avec des poses que legit aucun enfant n’a pris de sa vie, sauf pour suivre les consignes du photographe de l’école. Et ça, c’est quand on ne leur dit pas de faire semblant de lire en tenant un faux-livre, de faire semblant d’écrire sur un faux-tableau, de faire semblant d’être amoureux (les mains comme s’ils priaient sur un côté du visage). Jamais mes enfants n’ont eu l’air plus pognés que dans les poses des photos d’école. Ils ont souvent davantage l’air de jouer dans Chambres en ville que d’aller à l’école primaire du coin.
 
3. Les retouches
Je comprends tout à fait les photographes qui, de bonté de cœur, tentent de rendre les enfants plus photogéniques qu’ils ne le sont quand ils sont malades, marabouts ou apeurés par le flash de la caméra et qui, voulant nous offrir de belles photos, se permettent de les retoucher. Sauf qu’en voyant le degré de Photoshop dans une photo, j’ai souvent envie de leur dire : ça c’est non. Comme quand le visage de ma fille était tout blur. Comme quand ils ont tellement pâli mon fils qu’il avait désormais une autre couleur de peau et qu’il était devenu Blanc. Ça, c’est non.

Quelles mésaventures photographiques avez-vous vécues avec les photos scolaires de vos enfants?