Elles seront enseignantes, sage-femmes, travailleuses sociales, psychologues, elles prendront soin des nouveaux-nés, des enfants, des aîné.e.s, des personnes dont la santé mentale demande de l’écoute et des soins… Elles initieront des actions pour aider les personnes les plus pauvres, coordoneront des activités d’entraide pour les personnes marginalisées… Elles seront le roc sur lequel s’appuie notre société pour fonctionner : les personnes dont le travail, souvent invisible ou peu valorisé, est essentiel pour assurer la santé, la sécurité et le développement des gens les plus vulnérables parmi nous (que ce soit les bébés, les enfants, les personnes malades, etc.). 

Crédit : Wang Dongzu/Unsplash

Elles sont actuellement étudiantes. Elles apprennent le métier. Et pour ce faire, elles travaillent, effectuent toutes sortes de tâches qui leur sont attribuées dans le cadre de leurs stages. Les stages sont des moments d’apprentissage, mais ils impliquent aussi une charge de travail sur lequel repose le bon fonctionnement des écoles, des hôpitaux, des organismes communautaires ou culturels où les étudiant.e.s s’investissent. 

Cette semaine, plus de 50 000 étudiant.e.s de partout au Québec sont en grève pour exiger que les stages effectués dans le cadre d’études postsecondaires soient rémunérés. La rémunération des stages serait une manière de reconnaître le travail effectué par les étudiant.e.s stagiaires, une manière aussi d’assurer une certaine équité entre les différents corps de métiers (par exemple, pourquoi les étudiants en génie mécanique sont-ils rémunérés pour leurs stages, mais pas les étudiantes en soins infirmiers?). Cela soulagerait une pression financière vécue par celles dont les stages ne permettent qu’elles occupent d’autres emplois, comme c’est le cas pour les étudiantes sage-femmes. Cela leur permettrait de se concentrer sur leurs apprentissages, d’être pleinement disponibles pour l’accompagnement des personnes avec lesquelles elles travaillent. 

Crédit : CUTE - Campagne sur le travail étudiant/Facebook

 
Nous appuyons le mouvement étudiant dans sa mobilisation pour la rémunération des stages, parce que nous croyons que nous devons, collectivement, reconnaître l’importance du travail du care, celui qui implique de prendre soin des autres. Toutes les professions du soin (éducation, soins infirmiers, petite enfance, travail avec les aînés, travail social) ont traditionnellement été l’apanage des femmes. Ces métiers ont longtemps été invisibilisés, décrédibilisés, dévalorisés, alors qu’ils sont fondamentaux pour le bon fonctionnement de nos sociétés. Que ferions-nous sans infirmières? Sans enseignantes? Sans éducatrices? Rémunérer les stages de celles qui feront bientôt vivre ces professions, voilà un moyen concret et efficace d’affirmer que leur travail a de la valeur. 

Les étudiant.E.s ont besoin de notre appui! En tant que parents et futurs parents, nous bénéficions tous les jours du travail effectué par les stagiaires auprès de nos enfants et de nos proches, que ce soit à l’école, à la garderie, à l’hôpital, à l’organisme famille du coin... 
 
Nous vous invitons à écrire à votre député pour demander la rémunération des stages, à vous joidre aux manifestations étudiantes, et à parler de ces enjeux autour de vous! Tenez-vous informé.e.s en suivant la campagne sur Facebook,TwitterInstagram et sur le site grevedesstages.info.

TPLMomsAndDads signataires : Véronique Theworst, Ariane Mimeault, Geneviève Bouchard, Audrey Bujold, Tanya Déri-Obin, Julie Marchiori, Caroline Dawson, Louis-David, Félix Cauchy Charest, Joelle Basque, Emilie Sauriol, Amélie Moreau-Paquin, Marc-André Durocher, Fannie D., Isabelle Bujold, Steph Von Rob, Marianne Phénix, Johanne Lachance, Eve-Catherine Champoux, Katia Belkhodja, Pauline LambertEstelle Gb.