Il y a quelques années, avant de découvrir le blogue – et d’y écrire –, je trouvais plein de sujets vraiment tabous sur la parentalité. Comme admettre que c’est loin de toujours être facile, être parent. Tellement que des fois, on sait pu, on doute.
 
J’ai souvent parlé de monoparentalité, parce que c’est ma réalité. C’est pas mal la seule que je connais. Le père de mon garçon est plus présent dans sa vie qu’il ne l’était avant, et je ne pourrais certainement pas demander mieux. Et bien que nous communiquions sur une base régulière pour parler de notre enfant, il reste que la distance entre nos deux maisons fait que c’est difficile de se rejoindre en tant que parents pour l’éducation de notre fils.

Une chose que je travaille fort avec mon loup, spécialement depuis qu’il va à l’école, c’est de lui enseigner le sens des responsabilités. Prendre soin de ses choses. Faire ses devoirs et ses travaux. Et j’essaie de transposer ça à la maison aussi. Prendre soin de ses nouvelles lunettes. De participer aux tâches de la maison, dans la mesure du possible et de ses capacités. De comprendre les priorités aussi.

Et ça ne fonctionne pas.

Pas comme je le voudrais du moins. Je dois répéter sans cesse. Je dois m’expliquer, me justifier à mon 8 ans. Je dois gérer les refus, la confrontation. Pas facile de dealer avec un plus-si-petit-garçon, qui fait son bout de chemin, tranquillement, mais sûrement, vers l'adolescence! 

Je trouve ça vraiment important de commencer à lui apprendre ces valeurs-là à son âge. Parce que je crois que lui donner ces outils, c’est primordial. Et je le verbalise. À mon enfant, comme à son père, qui approuve la voie que je prends. Reste qu’être le seul parent présent, quand vient le temps de vivre ces moments, c’est lourd. Très lourd.

Et je le gère très mal.

Mes parents nous ont élevées comme ça, ma sœur et moi. À faire nos travaux toujours en temps. À participer aux tâches ménagères. Et surtout, à faire face aux conséquences qui peuvent découler quand nous ne remplissions pas ce qui était demandé. On savait se débrouiller très jeune. C’est loin d’être la perfection, mais l’adulte que je suis aujourd’hui, sait gérer ses horaires, son budget, ce qu’elle doit prioriser ou non.

Et c’est là que ma frustration embarque. Je compare la jeune moi, ce que je faisais, ce que j’accomplissais à son âge versus ce que mon grand accomplit.
J’ai déjà fait la gaffe de faire des travaux à la place de mon fils. Pour éviter l’échec à l’école. Je repasse souvent derrière lui. J’abdique souvent, épuisée des justifications qui n’en finissent pas. Je me promène entre vouloir le défendre à tout prix, lui faire plaisir. Et lui apprendre, même un peu « à la dure », les conséquences et l’importance de ce que m’efforce de lui enseigner.

Je sais très bien que mon fils à son propre rythme d’apprentissage et de développement. Que je dois le respecter. Je dois m’armer de ressources et développer ma patience. Mais c’est pas facile. Je voudrais que le message se rende rapidement. Je voudrais qu’il comprenne tout de suite tous les efforts que je déploie pour lui apprendre ces valeurs-là. Et le voir les appliquer.

Je ne me cache pas pour dire que je trouve la parentalité difficile. Encore plus quand on est -1 dans l’équipe. Je me donne le droit de l’exprimer, de me remettre en question. Je pense que ça rentre dans la formule d’être un bon parent aussi.