Chaque grossesse a son histoire... et chaque bébé est une histoire.  Dans mon cas, je suis privilégiée. J'ai eu des beaux bébés en santé et des accouchements faciles. Tout était parfait, sur papier.

La réalité c'est que, oui, c'était parfait, tout en étant imparfait. C'était comme un conte de fées, tout en étant un marathon qui semblait interminable, jour et nuit.

Ma petite dernière a beaucoup pleuré pendant des semaines, voire des mois, avant de finalement se calmer. On avait beau tout essayer, il n'y avait pas grand-chose qui la calmait. Les journées n'étaient pas faciles. Les nuits, elles, étaient de véritables cauchemars. J'étais éreintée, épuisée.

L'autre jour, en écoutant un film qui racontait l'histoire d'une mère en post-partum (Tully), je me suis mise à pleurer. Je pleurais tellement que j'avais de la difficulté à reprendre mon souffle. Ça m'a frappée. Pour faire une histoire courte, la mère, au début du film, en arrache avec l'arrivée de son troisième bébé. Je me suis reconnue en cette mère, perdue, épuisée, dépassée par sa réalité. J'ai réalisé, une fois de plus, à quel point ma dernière année avait été difficile. À quel point ce n'était pas facile de garder le bateau à flot. À quel point j'avais l'impression que j'y avais laissé une partie de moi-même.

Un an après sa naissance, je peux dire que les choses se sont replacées, tranquillement, petit à petit. J'ai l'impression de reprendre mon souffle, même si je suis encore souvent essoufflée. Je traîne des cicatrices invisibles mais encore douloureuses qui sont la preuve que j'ai été au combat. Je réalise que j'ai été chanceuse. Chanceuse d'avoir eu un copain qui m'a aidée dans cette période difficile et chanceuse de ne pas avoir cassé.

Ce n'est pas facile d'avoir un jeune bébé. Toutes les histoires sont différentes. Tous les bébés sont différents. L'important c'est de savoir demander de l'aide si les choses deviennent trop difficiles, si on commence à oublier que c'est supposé être beau la maternité.

Prenez soin de vous, les mères et les pères.