Après 8 heures de travail actif en maison de naissance, j’ai été transférée d’urgence en ambulance durant ma poussée puisque le rythme cardiaque de bébé était très bas. Arrivée à l’hôpital, on m’a fait une épisiotomie, ils ont utilisé à quelques reprises les ventouses et bébé est finalement sorti en pleine forme. Merci à la vie!
Par contre, je me rappelle de l’intense sensation de brûlure que j’ai ressentie lorsque tout le corps du bébé est sorti puisque je n’avais ni épidurale, ni aucune médication pour contrer la douleur. Je me rappellerai toujours parfaitement du regard horrifié d’un des résidents lorsqu’il a regardé ma déchirure. J’ai tout de suite compris que j’avais eu une déchirure au quatrième degré.
Bien qu’il y avait déjà beaucoup de personnes dans la salle d’accouchement, ils ont appelé davantage de résidents pour venir voir comment ils allaient me recoudre. « Madame, un 4e degré, ça n’arrive pas souvent, on veut en profiter pour leur enseigner ». La grande pudique en moi est mortifiée, mais je focalise toute mon énergie sur mon bébé blotti contre moi qui est déjà en train de téter comme une pro. Ce n’est pas le plus beau jour de ma vie comme je l’avais imaginé, mais le plus intense à cause de toutes ces émotions.
Dix-huit heures plus tard, je reçois mon congé de l’hôpital, après avoir reçu plusieurs doses d’antibiotiques. Beaucoup trop de personnel médical se succède pour venir voir ma plaie en s’exclamant unanimement : « Wow! C’est vraiment bien recousu! » Je suis contente, mais je marche quand même comme si j’avais un bâton de balais dans le derrière (désolée pour l’image!) et j’ai vraiment mal quand je m’assois.
De retour à la maison, la première fois que j’ai fait un numéro 2, j’étais honnêtement en train de prier que tout reste en place. Tout est bien allé! Alléluia! Miraculeusement, je n’ai pas eu de problème d’incontinence, probablement parce que j’avais déjà un plancher pelvien très fort grâce au sport.
Cependant, j’avais mal aux fesses lorsque je m’asseyais et parfois en courant. J’ai donc eu des suivis médicaux (incluant toucher rectal et injections de cortisone, la joie quoi!) pour m’assurer que tout allait bien. J’ai finalement été suivi par une ostéopathe qui avait une formation en gynécologie pour faire de la rééducation du périnée, mais surtout pour étirer ma cicatrice. Elle m’a suivie durant de nombreuses sessions et j’ai vu une très grande amélioration dans mon confort.
En terminant, mon conseil pour celles à qui ça vient d’arriver, c’est de laisser le temps au corps de récupérer. Tout se remet en place, c’est magique, mais parfois on doit aller chercher de l’aide de professionnel.le.s et c’est important de le faire pour la santé à long terme, l’épanouissement sexuel et les prochaines grossesses. Quelques années plus tard, j’ai eu un second accouchement naturel sans aucune intervention médicale et tout s’est bien passé. Comme quoi, tout est bien qui finit bien.
Avez-vous eu une grande déchirure lors d’un de vos accouchements? Comment s’est passée votre récupération post-partum?