16 mois. Ça faisait 16 mois que je n’avais pas travaillé. 16 mois que j’étais complètement déconnectée de cette réalité-là, qui me semblait maintenant tellement irréelle.
Cette année, je n’ai pas eu hâte à Noël. Je n’ai pas eu hâte au Nouvel An. Je n’ai surtout pas eu hâte à mon 30e anniversaire qui me rapprochait bien trop du fatidique 15 janvier.
Anxieuse maladive de nature, j’avais peur de notre nouvelle routine. J’avais peur de ne pas être capable de suivre. J’avais peur que mes enfants en souffrent. Je pleurais à l’idée de les voir moins et pour être honnête j’ai encore une boule dans la gorge quand j’y pense.
J’essayais de voir du positif dans le fait que je reverrais plusieurs amies que je n’ai pas assez vues pendant ce 16 mois. Que je redeviendrais utile pour d’autres gens que ma famille. Que je retrouverais les perks que m’offre mon travail au quotidien. La semaine dernière, j’avais beau essayer, tout ça me semblait bien futile comparativement à ce que je quittais.
Je me sais chanceuse. Une amie à moi qui habite New-York n’a eu droit qu’à 12 semaines de congé de maternité dont seulement 8 étaient payées à 50% de son salaire pour ses jumeaux nés à 34 semaines. Elle est donc retournée enseigner à des tout-petits tout en continuant de tirer du lait pour faire un allaitement mixte. Elle a travaillé vraiment fort, mon amie, à jongler avec les nuits trop courtes des nourrissons, le reflux, les intolérances et le retour au travail bien trop précoce. Quand elle est retournée au travail, mes filles avaient seulement quelques semaines et ça me brisait le coeur de la voir y retourner si tôt malgré son épuisement. Me rappeler ce qu’elle a vécu me force à voir la chance que j’ai eu d’avoir été aussi longtemps avec mes enfants.
Ça fait deux jours que je suis de retour au boulot, progressivement. La transition se fait tout doucement. On se lève très tôt pour pouvoir revenir le plus tôt possible. Une de mes cocottes trouve ça plus difficile, mais je sais qu’elle s’adaptera. Il faut dire qu’il n’y a aucun lève-tôt dans notre famille, alors c’est le petit irritant de tout le monde. Le moment crève-coeur de la journée est définitivement quand je les laisse à la garderie avant même qu’il fasse clair. Toutefois, les bisous et les câlins de fin de journée prennent alors tout leur sens et sont tellement nécessaires.
Ç’a été toute une aventure, ces 16 derniers mois. Il est maintenant temps de retourner au boulot, en attendant un hypothétique prochain bébé.
Comment s’est passé votre retour au travail? Comment vous l’anticipiez?