Tout ça a commencé en 2013, dans mon bain. Je décompressais d’une journée de travail sans embûche. Sans prévenir, je suis devenue étourdie. J’avais des nausées, mon cœur battait fort, ma gorge se serrait et j’avais l’impression que tout était irréel. J’avais l’impression d’être en train de mourir. Je me suis hissée hors du bain. Échouée toute nue sur mon plancher de salle de bain, j’ai tranquillement repris mes esprits. Pour la première fois de ma vie, je ne faisais plus confiance à mes fonctions vitales pour me maintenir en vie. J’avais le feeling que mon corps me laissait tomber.

Le phénomène a pris de l’ampleur. Ça arrivait quand je travaillais, quand j’étais seule chez moi. Puis ça a pris encore plus de place. Sur un trajet de 20 km en auto, je pouvais en faire au-dessus de 5. Toujours la même chose : le détachement de la réalité, l’impression d’être devenue folle, la gorge qui me serre, les larmes de panique, l’impression d’urgence. Comme mon travail comprend une partie sur la route, j’ai dû en parler à mon employeur qui m’a demandé de faire seulement du bureau « en attendant que ça passe ». Les crises m’épuisaient. La réponse biologique à une attaque de panique est impressionnante et vraiment énergivore.

Au bout d’un moment, ayant peur de perdre mon emploi, j’ai menti et dit à mon employeur que je me sentais mieux. Sachant qu’être arrêtée sur une lumière et passer sur des ponts étaient de gros triggers, je planifiais mes déplacements en conséquence. Quitte à faire plus d’une dizaine de kilomètres de plus.

J’ai lu sur les attaques de panique. Je savais et j’étais parfaitement consciente que ces décharges d’adrénalines n’étaient pas justifiées. Que c’étaient de fausses alertes. Des farces plates de mon cerveau qui n’a définitivement pas de diplôme de l’école nationale de l’humour. Je travaillais à temps plein à un endroit, à temps partiel à un autre et je faisais un baccalauréat en même temps de tout ça. J’ai pris la décision d’arrêter mon travail à temps partiel. J’ai arrêté presque toute forme de caféine (allô chocolat) et de théine. Je me suis instauré une routine de sommeil stricte. J’ai diminué ma consommation d’alcool. Je me suis questionnée sur les stresseurs de ma vie, sur les éléments qui nuisaient à mon bonheur et à mon épanouissement.

Ça va maintenant faire 6 ans. J’occupe toujours le même emploi, j’ai des enfants. Les attaques de panique, bien qu’extrêmement rares, demeurent constamment une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Dans les périodes stressantes ou de fatigue intense, je me sais plus vulnérable et j’essaie de garder ça en tête. Mon amoureux, au fil des années, a appris à voir venir mes crises. Quand il sent que je suis en détresse, il me parle de mes enfants, de beaux souvenirs qu’on a. Il me pose des questions simples pour dévier mon attention. Ce n’est pas une solution miracle, mais ça fait du bien.                      
Si vous vivez une situation similaire, n’hésitez pas à consulter un professionnel en santé mentale. Ils ont les connaissances pour vous aider à vous aider. Et être bien dans sa tête, avoir confiance en son corps et son cerveau, c’est important.

Avez-vous déjà vécu une situation semblable?