Chéri : lâche ta manette!

Puisque les goûts ne se discutent pas, j’imagine que les passions non plus. Depuis le début de notre relation il y a dix ans, mon chum et moi vivons constamment des situations de conflits entourant les heures qu’il passe devant ses jeux vidéo, ou comme je le dis parfois excédée devant mes amies de filles : les heures qu’ils passent à tuer des monstres armés jusqu’aux dents. 

Pas que je veuille ridiculiser la chose, mais sérieux : mes passions qui sont essentiellement basées sur la course à pied et la lecture non ne sont-elles pas plus nobles? 
 
Come on! Avouez que je donne un meilleur exemple à nos enfants en lisant un roman ou en prenant soin de ma forme physique… Non?

Car on ne parle pas ici d’une petite passion : il en mange! Il en a même fait son métier! Qui suis-je donc pour m’immiscer dans une activité qui le stimule et l’enthousiasme? Précisons ici une chose : mon chum joue toujours à ses jeux durant des moments opportuns en conciliation avec notre vie de famille, mais comment se fait-il que je sois incapable de comprendre sa passion au point de la juger si durement qu’on en vient toujours à s’engueuler sur le sujet? Est-ce que ça me choque parce que je me sens constamment confinée dans mon rôle de mère, prisonnière de ma To Do List? Suis-je jalouse de sa capacité à déconnecter complètement pour s’aventurer dans un monde parallèle totalement exempt de responsabilités?
 
Sans compter que j’ai l’étrange impression que s’il ne s’agissait pas de mon chum, je ne verrais aucune possibilité de juger un autre homme avec la même passion. Les jeux vidéos sont-ils une activité réservée aux moins de 12 ans? Dans ma tête, peut-être un peu oui…
 
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