Que doit-on faire en tant que parent quand on traverse une zone de turbulences personnelles et qu’on ne veut pas que ça affecte notre progéniture? Surtout quand celle-ci arrive à un âge où ses problèmes ressemblent de plus en plus à ceux d’un adulte justement?
Mon fils entame cette période charnière où les difficultés, quand il y en a, sont de plus en plus costaudes, du genre, « Je ne sais pas quoi faire de ma vie et je dois déposer ma demande d’admission à l’université demain ». Du gros travail pour un parent qui souhaite accompagner son enfant au mieux de ses capacités dans des moments aussi délicats que celui-là. Or, comment on fait pour être un bon guide quand on a nous-mêmes la langue à terre? Qu’on a la tête embrouillée et le moral vacillant?
C’est vraiment confrontant ce genre de situation. Surtout qu’à son âge, mon gars comprend bien que ce n’est pas la grande forme quand il me voit scroller compulsivement mon fil Insta en zombie pour me déploguer le cerveau. Comment faire pour ne pas involontairement lui donner l’impression que ses problèmes sont moins importants que les miens quand je ne feele pas? Envoyer balader mes soucis sous le tapis en serrant les dents et lui démontrer que je suis 100% disponible pour lui, alors que ce n’est pas le cas? Faire semblant parce que c’est moi le roc et qu’un roc, ça ne s’écroule pas?
Bien sûr, être honnête avec lui et dire simplement les choses comme elles sont semble la meilleure option. Mieux vaut lui donner l’heure juste que de cacher la vérité : ce n’est pas parce que je ne veux pas t’aider que je suis moins présente mentalement, c’est juste parce que je traverse une mauvaise passe et que ça me rend moins réceptive aux problèmes des autres. Mais ce n’est pas nécessairement facile à faire quand ton garçon te dépasse d’une tête, qu’il est lui aussi dans une impasse et qu’il a besoin de toi maintenant!
Je sais que c’est loin d’être l’idéal, mais le mieux que j’ai trouvé pour arriver à gérer ces « chevauchements », c’est de mettre mes ennuis sur pause, le temps de donner à mon fils un coup de main avec les siens. Faire un peu comme si de rien n’était, ignorer les bruits de ma propre tempête, le temps que la sienne se calme. En me disant que ce n’est que partie remise, car mes problèmes ne disparaîtront pas comme par magie, il faudra bien que je m’y consacre un jour ou l’autre. Juste pas tout de suite; demain, après-demain ou la semaine prochaine, quand mon grand ira mieux.