Il sait ce que c’est, comprend le concept, a même lu sur le sujet. Il approuve la levée de boucliers des mères fatiguées qui en ont marre de devoir la porter seules sur leurs épaules. Il est réceptif aux commentaires qu’on lui fait à ce propos, il dit vouloir s’améliorer et pourtant rien ne se passe, rien ne change, c’est le statu quo. Vous devinez à quoi je fais référence? À mon chum et à la charge mentale.
Est-ce parce que, depuis toujours, « prendre soin » a été l’apanage des femmes? Est-ce parce que c’est si ancré dans ses gènes d’homo erectus de ne pas avoir à se préoccuper de cette partie de la vie de famille qu’aucun changement ne s’opère? Je ne sais pas. Mais c’est vachement décourageant cette nonchalance qu’il affiche devant la montagne de choses à penser pour faire rouler la famille. Pourtant, son disque dur marche à deux cents à l’heure au boulot, alors qu’il a mille choses à organiser à titre de boss. Mais à la maison, ça tombe à plat cette capacité de prendre en charge. Pourquoi??? Moi aussi je travaille, moi aussi j’ai la tête pleine et j’y arrive, pourquoi pas lui?! Pas qu’il ne fait rien, non non, il s’implique! Mais il faut tout lui rappeler ou demander, tout le temps, pour que le partage des tâches se concrétise, ce qui ne fait qu’augmenter la charge mentale au bout du compte!
Et avec les enfants qui grandissent, la charge émotionnelle prend de plus en plus de place, toujours du même côté du couple (hello, it’s me again!). Pourtant, il les aime à se fendre l’âme ses enfants, mais de s’occuper par lui-même de leurs peurs, inquiétudes, angoisses, de les questionner pour savoir ce qui ne va pas, de les écouter lui en parler, de prendre les moyens pour les aider à surmonter ces blocages, ça ne lui vient pas. Encore une fois, il est collaboratif quand je lui demande de s’impliquer, mais il faut que je lui demande! Pourquoi ça ne lui vient pas tout seul? Parce que ce n’est pas inné et qu’il ne l’a jamais appris? Peut-être. Sauf qu’en attendant, je continue à devoir gérer les émotions de tout le monde et je trouve ça lourd parfois.
Je ne veux pas que ce déséquilibre vienne à bout de notre amour, car oui, malgré tout ça, il y en a encore. Mais je suis fatiguée et je ne sais plus quoi faire pour que ça change. Nos enfants ont beau nous aider de plus en plus, c’est lui mon conjoint et j’ai toujours l’impression de ramer plus fort pour faire avancer le bateau. Je trouve ça épuisant et injuste. Des solutions?