La semaine passée avait lieu la grande marche étudiante pour le climat. Mes filles y ont pris part avec tout leur cœur, puisque c’est une cause qui nous préoccupe grandement à la maison et pour laquelle nous déployons beaucoup d’efforts. Nous avons participé aux quatre marches pré-électorales organisées par La Planète s’invite au Parlement l’automne dernier. Nous continuons d’espérer que l’environnement devienne un véritable enjeu pour les politiciens qui tiennent notre sort entre leurs mains. Nous avons d’ailleurs été emballés par l’entrée en scène de Greta Thunberg, jeune militante écologiste suédoise qui n’a pas la langue dans sa poche et qui est à l’origine du mouvement mondial de grève scolaire du vendredi.

Devant la catastrophe qui nous attend si rien n’est fait pour contrer les changements climatiques, elle a décidé de cesser d’aller à l’école les vendredis, car à quoi bon s’instruire si la planète est en déroute? Un geste qui a trouvé écho chez la jeunesse partout sur la planète.
 
Greta est une véritable inspiration, elle est même en lice pour obtenir le prix Nobel de la Paix. Mais vous êtes-vous attardé à son discours? Lorsqu’elle a fait son allocution au Forum économique mondial de Davos en janvier dernier, elle a eu ces mots très durs : « Je ne veux pas de votre espoir, je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur qui m’habite chaque jour et que vous agissiez comme s’il y avait le feu ». Ça frappe l’imagination n’est-ce pas? Et pourtant.
 
Avez-vous l’impression que ça bouge vraiment dans le dossier des changements climatiques? Que des mesures efficaces sont mises en place pour améliorer la situation? Mieux, que des lois sont votées pour renverser la vapeur avant qu’il soit trop tard? À part l’histoire de bannir les pailles et quelques autres initiatives la plupart du temps locales, on n’entend pas parler de grand-chose, non? Comment vous vous positionnez par rapport à ça? Ça vous décourage ou au contraire, ça vous pousse à vous engager encore plus?
 
Chez nous, c’est ambivalent, surtout pour moi en fait. Car oui, j’embrasse la cause de tout mon être, mais je trouve ça difficile de rester motivée à continuer le « combat » quand je constate toute l’indifférence, l’indolence qui règne partout autour de moi. Des exemples :

  • ce n’est pas évident de rester motivée à faire son compost maison (notre municipalité n’offre pas encore le bac brun) ou à aller porter les gros rebuts à l’éco-centre, quand TOUS tes voisins mettent des tonnes de vidanges au chemin chaque semaine
  • ce n’est pas évident de rester motivée à faire l’épicerie avec ses sacs à légumes réutilisables quand tu arrives devant la section et que tout est emballé dans des barquettes de styrofoam recouvertes de trois tonnes de saran wrap
  • ce n’est pas évident de rester motivée à amener ses pots pour acheter de la bouffe en vrac au Bulk’n Barn quand tu es le SEUL client à ne pas utiliser les sacs de plastique en rouleau trônant au bout des rangées
  • ce n’est pas évident de résister à s’acheter une deuxième voiture quand tu habites en banlieue et que l’autobus le plus proche passe une fois par heure et ne dessert pas tout le territoire

ETC, ETC, ETC.

Est-ce que c’est comme ça chez vous aussi? Est-ce que vous aussi, vous trouvez ça compliqué d’aller acheter votre savon à lessive dans un magasin à station de remplissage, vos aliments secs dans un magasin en vrac et le reste de l’épicerie chez un marchand local? Est-ce que, comme moi, vous hésitez à acheter de la crème à mains parce qu’elle est dans un tube de plastique? Suis-je trop éco-anxieuse ou au contraire, pas assez convaincue puisque je trouve ça laborieux? Je ne sais plus.
 
Mais ce que je sais par contre, c’est que malgré cette valse-hésitation, ces questionnements, ces (petits) découragements, je n’arrêterai JAMAIS de poser ces gestes et de faire ces efforts pour réduire toujours plus mon empreinte écologique. Je dois bien ça à Greta, à mes enfants, à nos enfants. 
 

Quels gestes posez-vous pour diminuer votre empreinte écologique?