Durant un souper avec ma mère, elle me dit : « si je ne t’avais pas laissé partir en échange étudiant au Mexique quand t’avais 17 ans, je t’aurais couper tes ailes ». Et moi, de commencer à pleurer comme une Madeleine. Je n’étais même pas SPM, c’est juste que j’affectionne particulièrement cette période de ma vie.  
 
Le Mexique aura toujours une place spéciale dans mon cœur, c’est comme ma « safe space » et mon année là-bas à la fin de mon secondaire a été l’une des plus belles de toute ma vie. Ça m’a permis d’apprendre l’espagnol, avec toute la couleur du dialecte mexicain, et surtout de comprendre les subtilités d’une culture riche, ce qui aurait été impossible en visitant un tout inclus une semaine par année. 
 
J’ai aussi connu une famille absolument extraordinaire. La crème de la crème des familles d’accueil, ils m’ont guidée juste assez, mais en me laissant suffisamment de liberté. Ils ont été incroyablement accueillants, aimants et ils m’ont fait découvrir l’éducation alternative que je ne connaissais pas jusque là. Imaginez-vous donc qu’en plus d’avoir un « papa d’accueil » médecin, mes « parents » qui ont 4 enfants avaient fondé leur propre école basée sur la philosophie High Scope. Des « high achievers » au grand cœur!
 
 Au fils de mes quelques fréquentations (soyons honnêtes, quand même!), j’ai rencontré un garçon mexicain que j’ai revu plusieurs années plus tard à Montréal. Ça fait maintenant 10 ans que je suis en couple avec lui, on a deux enfants et on est mariés. Je n’aurais jamais pensé que j’aurais rencontré l’homme de ma vie en échange étudiant.

 

Crédit : Giphy

 

 En plus d’avoir visité plusieurs régions du Mexique, mangé une quantité astronomique de tacos et d’avoir reçu une sérénade de mariachis, le plus important, c’est que j’ai développé mon système D, mon adaptabilité et la résilience. J’ai appris sur moi-même plus que je n’aurais imaginé. J’ai fait des essais et des erreurs que je ne me serais peut-être pas autorisé en étant près de ma famille biologique. 
 
Avec mon regard de maman d’enfants de 3 et 6 ans respectivement, je m’imagine, un jour, devoir les laisser quand ils seront plus grands. Je ne sais pas s’ils choisiront le pays de leur papa ou un autre endroit sur la planète pour aller vivre leurs expériences et explorer le monde.  J’espère vraiment avoir le « guts » de faire ce que mes parents ont fait, de les laisser partir pour qu’ils volent de leurs propres ailes. 
 
Avez-vous fait un échange étudiant? Comment ça a affecté votre vie?