La place des femmes en science commence à m’interpeller puisque du haut de ses 6 ans, ma fille m’a dit : « Maman, je suis chanceuse d’avoir trouvé ma passion aussi jeune. J’aime les sciences! Je veux être scientifique! »
Bien sûr je me réjouis de son enthousiasme, mais je me questionne aussi. Il faut dire que ma fille connaissait l’ordre des planètes du système solaire avant de connaître les mois de l’année. Elle comprend facilement les phénomènes scientifiques et la fluidité de son raisonnement logique m’impressionne.
Cependant, je remarque qu’elle cache parfois l’étendue de son savoir quand nous sommes à l’extérieur de la maison. Peut-être pour ne pas déranger les autres? Je ne sais pas. Je me pose la question : « si son talent était d’exceller au soccer, est-ce qu’elle se sentirait obligée de le cacher? »
Je lui répète sans cesse qu’elle n’est pas mieux ou moins bien que les autres, elle est parfaite comme elle est. Sa particularité à elle, c’est d’avoir un cerveau qui retient l’information, la compile et fait des liens logiques (et créatifs) qui, honnêtement, m’échappent souvent.
Quand je la regarde dormir en cuillère avec son livre d’Ada Lovelace, son encyclopédie et sa calculatrice, je trouve ça mignon, mais surtout je me demande si j’arriverais en tant que parent à nourrir cette passion qui l’habite. Considérant que mes connaissances en science sont limitées, que la science n’est pas enseignée à l’école au niveau que ma fille aurait besoin pour être satisfaite intellectuellement et surtout considérant que les femmes en science sont encore sous représentées, je m’interroge sur les choix que nous aurons à faire pour l’encourager dans sa passion.
Pour le moment, nous avons visité tous les musées scientifiques à des kilomètres à la ronde, loué une montagne de livres scientifiques à la bibliothèque, fait plein d’expériences et regardé beaucoup de documentaires pour assouvir un peu sa soif de connaissances scientifiques.
Pour en revenir à Katie Bouman, je me demande ce qui l’a fait persévérer tout au long de ses études et de ses recherches pour devenir la scientifique qu’elle est aujourd’hui. Je me questionne sur le type d’éducation familiale et académique qu’elle a reçu et surtout sur ce qui l’a motivée à poursuivre ses recherches dans un milieu majoritairement masculin.
Avez-vous des scientifiques en herbe?
Comment les aidez-vous à cultiver leur passion?