C'est tout. C'était ça mon statement.

Je voulais que ça se sache pour que des modèles existent, pour normaliser. Parce que s'il y a un sujet qu'on sait sensible sur les blogues de maman, c'est bien l'allaitement. Fak, je ne lirai pas les commentaires sous mon post! 😉

Je le fais en cachette, sauf dans mes réseaux de confiance. Lors des soupers de famille, je quitte plus tôt au lieu de coucher mes enfants sur place parce que je ne veux pas que les gens sachent que j'allaite encore. J'ai toujours peur que ma plus vieille me stoole. J'ai peur qu'on me trouve weird. Parce que moi je me trouverais weird, en théorie. Ma grande a arrêté de boire au sein à un an, mais depuis sa naissance elle était nourrie en formule mixte, sein et bouteille. Et dans la bouteille y'avait de la formule (n'appelle pas le DPJ) parce que tirer mon lait ça me faisait ben mal. Bref, ma grande, elle a repoussé mon sein d'elle-même vers un an, mais ça faisait un bout qu'elle têtait juste pour le réconfort et préférait clairement la bouteille pour se nourrir. Et même si j'ai vécu un petit deuil, j'étais contente que ça vienne d'elle. Un an, pour arrêter, je trouvais ça normal.

Ma deuxième n'a rien voulu savoir de la bouteille. J'ai essayé plein de fois et j'avais l'impression de faire de la torture de bébé. J'ai abandonné. Elle a été allaitée exclusivement au sein. Pis vers un an, au moment où je me disais qu'il serait temps de la sevrer, il y a eu la séparation, et du jour au lendemain, une garde partagée. Le médecin m'a recommandé de continuer à l'allaiter lors de mes jours de garde pour ne pas qu'elle associe la séparation avec la fin de l'allaitement et ne pas faire une coupure trop brusque. Fak j'ai continué. Dans l'année qui a suivi, il y a eu beaucoup de changements et beaucoup de détresse, alors que l'allaitement restait un rituel stable et sécurisant dans sa journée. Fak j'ai continué. J'en ai parlé avec l'intervenante parce que mes deux filles ont eu des régressions pendant cette période, et elle me disait : rassurer d'abord le reste après. Fak j'ai continué.

J'ai coupé le lait du matin et le lait de sieste en disant que je n'ai plus assez de lait dans mes seins, en gardant juste le lait du dodo du soir.

Mais la vérité c'est que je ne veux pas avoir à expliquer tout ça. Je voudrais juste qu'allaiter un enfant-qui-n'est-plus-bébé soit vu comme normal. Parce que la seule chose qui me fait sentir mal de cet allaitement tardif, c'est le jugement des gens. Sinon moi, quand je me retrouve collée sur ma fille à l'allaiter, je me sens super chanceuse et privilégiée. Je ne feel rien d'anormal. Ça ne me fait pas bizarre qu'elle s'interrompe pour me parler et qu'elle me replace la brassière quand elle a fini. Récemment, elle s'est même endormie dans mes bras, ça, c'est un moment rare! Avec ses grandes pattes qui dépassent et moi qui n'osais plus bouger. Je ne trouve pas ça weird d'avoir étiré cette période. Je sais bien que ça passe trop vite, ma grande de 7 ans repousse mes câlins avec une attitude de pré-ado!

N'empêche, je peux dire qu'on est enfin stabilisées. Et que ce sera bientôt la dernière goutte.