Depuis un moment, j’essaie de limiter le plus possible mon impact sur l'environnement, avec toute ma bonne volonté. J’ai encore des croûtes à manger certes, mais comme on dit : « Pour sauver la terre, nous n’avons pas besoin d’une poignée de gens qui pratiquent le zéro déchet parfaitement, mais de millions de personnes qui le font de manière imparfaite ».

Petit à petit, je suis plus écoresponsable dans mes achats et mes choix. Je me suis également aperçu qu’avoir une grande maison permet l’accumulation de vraiment beaucoup de choses. Et comme je suis la reine de la désorganisation, cela n’est pas mon meilleur coup! Bien que la philosophie de Marie Kondo me semble remplie de bon sens, j’ai la vague impression que mon bonheur ne passera jamais par une maison super bien rangée. Je l’aime, mon monde bordélique dans lequel mon esprit rêveur se retrouve tout à son aise. Je trouve les maisons de catalogue IKEA magnifiquement tristes.

Sans suivre la méthode Marie Kondo à la lettre, je me suis inspirée sur sa définition d’un objet qui mérite sa place dans notre quotidien: il faut qu’il allume une étincelle de bonheur en nous. La collectionneuse en moi a cru que l’exercice serait impossible. Mais au final, quand on commence la purge, on se surprend à y aller de bon cœur, et à fond. Tranquillement, au fils de mois, je me suis débarrassée de bien des choses donc je croyais avoir tellement besoin. Jusqu’à ce que j’arrive à ma garde-robe.

En plus d’être une ramasseuse d’objets hors pairs (merci papa!), J’A-DO-RE les vêtements. J’en ai de tous les styles, toutes les couleurs, pour toutes les occasions. Un 5 à 7 improvisé ne me prend jamais par surprise, et encore, je me donne constamment des occasions de m’offrir un nouveau morceau. En toute honnêteté, Marie Kondo n’a absolument rien à faire avec mes possessions textiles!

Certes, je suis tout à fait consciente de l’empreinte écologique de l’industrie textile, qui est vraisemblablement la deuxième plus polluante. Et je suis coupable, haut-la-main. Mon besoin de posséder un vaste choix vestimentaire m’a amenée à magasiner chez les grandes multinationales qui nous créent des besoins constants avec toutes ces idées de collections et de tendances saisonnières. Or, il est inutile de rappeler l’impact d’une telle production massive sur l’environnement, sans parler des travailleurs trop souvent sous-payés et dont les conditions de travail sont épouvantables. Les Québécois achètent en moyenne 26 kg de textiles par année et en jettent 23 kg durant la même année.

Crédit:Crédit: Henry & Co./Unsplash

Mais alors, comment satisfaire ma coquetterie tout en poursuivant cette atteinte d’un mode de vie moins polluant que j’essaie d’appliquer au quotidien? Il existe tant de solutions qui demandent effort et ingéniosité, mais rien d’insurmontable. Le recyclage, les échanges, les achats locaux ou écoresponsables et bien sûr, limiter sa garde-robe. J’ai lu quelque part qu’on peut très bien se débrouiller avec une garde-robe se composant de 25 essentiels. J’aimerais un jour pouvoir arriver à ce minimalisme et y être pleinement heureuse, mais j’ai encore du chemin à faire.

En attendant de devenir un bouddha des vêtements, j’ai fait un très gros pas dans ma démarche personnelle. Ma résolution de janvier a été de ne pas m’acheter un seul vêtement neuf de toute l’année. Mis à part des sous-vêtements, je suis fière de n’avoir succombé qu’une seule fois (cette robe à volants semblait avoir été faite pour moi, pis tsé, la semaine avait été difficile). Mais n’allez pas croire que je suis en sevrage. Je me suis trouvé un échappatoire pour satisfaire mes envies de chemisiers et jolies robes.

Petit à petit, je me bâtis une garde-robe de seconde main grâce à la friperie de ma ville. En plus de donner une deuxième vie à des vêtements qui ne satisfaisaient plus leurs propriétaires, je donne un break à mon portefeuille et je viens en aide à des personnes dans le besoin de ma région. Aller y fouiller est devenu un de mes petits plaisirs. J’ai toujours adoré les surprises et les chasses au trésor !

Et, vous savez quoi, jamais je ne me suis fait autant complimenter que depuis que je porte mes petites trouvailles. Comme quoi, les vêtements « à la mode de cette année » se fondent dans la masse, et définissaient bien peu ma réelle personnalité.

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