L’an dernier, tout juste après le Nouvel An, nous avons quitté le Québec pour aller nous établir temporairement aux États-Unis (voir le récit ici et ici). Un an et demi plus tard, voici où nous en sommes.
La première année s’est bien déroulée. La charge de travail de Chéri est plus grande qu’anticipée, mais un petit ajustement de notre routine a su y pallier. On a terminé de s’installer et commencé à profiter davantage de ce que la ville a à offrir. Puis, le printemps aux températures si agréables a laissé place à un été brûlant. Enceinte de six mois, je n’avais aucune tolérance à la chaleur, si bien que Cocotte et moi avons passé le plus clair de notre été à l’intérieur.
Plus la naissance de notre Coco approchait, plus mon stress augmentait en essayant de trouver qui allait s’occuper de sa soeur pendant l’accouchement. Étant à 12h de route (ou au moins 5-6h en avion) de nos proches, il était frivole de penser que l’un d’eux pourrait arriver à temps pour qu’on parte à l’hôpital l’esprit tranquille. On a pensé engager un travailleur au pair francophone ou offrir à un proche un voyage toutes dépenses payées de plusieurs semaines à Cleveland, mais après de nombreuses discussions, on se rend à l’évidence : même si on aimerait avoir quelqu’un qui parle français, ça s’avère quasi impossible. Alors, en attendant qu’une des Mamies ait le temps de venir nous rejoindre, on choisit de confier notre fille à notre couple d’amis américains, parents de la première amie de notre fille. Lorsque Coco naît, à la mi-octobre, malgré l’absence de congé de paternité, tout se déroule relativement bien.
On se met à comparer le Canada et les États-Unis et à discuter de ce qu’on préfère. On réalise que leur système de santé est de loin plus accessible que celui du Canada, mais uniquement abordable lorsqu’on possède des assurances collectives, ce qui n’est pas la réalité d’une grande partie de la population. La disponibilité des professionnels de la santé, jour et nuit, et la rapidité avec laquelle on obtient nos rendez-vous et les résultats de nos analyses vont nous manquer quand on reviendra au Québec.
On a pris nos aises dans notre pays d’adoption. Les cerceaux dans lesquels on doit sauter sont aussi nombreux qu’avant, mais on sait maintenant comment gérer les informations erronées et les heures d’attente dans un bureau gouvernemental avec deux enfants en bas âge qui devraient être en train de faire leur sieste. Mon anglais est meilleur que jamais, mon vocabulaire riche et je parle avec une grande fluidité, ce qui m’aide à régler les détails de notre présence aux États-Unis et le renouvellement de nos documents d’identification.
La vie de tous les jours est agréable, mais l’éloignement de tous nos proches commence à nous peser parfois. Alors qu’on est de retour au Québec pour le temps des fêtes, j’annonce à Chéri qu’après mûre réflexion, je souhaite que 2019 soit notre dernière année aux USA. Cela lui laisse donc 12 mois pour réaliser ses projets professionnels et se trouver un emploi au Québec. Mais comme la vie a le don de nous envoyer des défis lorsqu’on s’y attend le moins, ce n’est pas tout à fait ce qui va arriver…