Je voyais ça comme une montagne. J’avais l’impression que j’allais m’écrouler, juste à l’idée d’y penser. Je me disais que quelque chose allait mal tourner, mal s’enchaîner. Mais non. Tout se passe bien. Je ne m’étais fait que du sang d’encre, encore une fois.
Depuis que je suis toute petite que je me morfonds pour beaucoup de choses. Pour des petites choses, et pour des plus grosses. Parfois ces choses m’empêchent de dormir, parfois elles m’empêchent de bien vivre. Elles sont partout dans ma tête, comme de la poussière dans un vieux placard. C’est correct d’avoir un peu de poussière dans ses affaires, mais des fois ça devient difficile de respirer quand il y en a trop. Il faut faire du ménage pour se libérer. Il faut apprendre à laisser aller.
Mon retour au travail, je le voyais gros. Je n’avais pas hâte de retourner dans le monde effréné de la job-boulot-dodo, d’envoyer mon bébé à la garderie, de recommencer à courir partout et tout le temps pour tout. Je me trouvais bien et j’aurais voulu arrêter le temps pour ne rien changer. Le temps a fini par me rattraper, par nous rattraper. C’est, d’une certaine façon, une bonne chose.
Près de deux mois après mon retour au travail, le constat est positif. Je vais bien, ma famille se porte bien, et la terre a continué de tourner. La réalité c’est que j’étais bien, j’étais dans un petit cocon, mais je continue d’être bien même après avoir recommencé à travailler. J’avais de la difficulté à enlever le plaster. Maintenant qu’il est retiré, je me sens un peu libérée, d’une certaine façon.