Il y a quelques jours, je suis allée faire l’épicerie avec mon bébé de 13 mois qui dormait dans sa coquille. Nous approchions d’un présentoir de dégustation lorsqu’une dame m’a demandé si je souhaitais goûter aux vins proposés. Face à mon refus, elle a rétorqué que c’était sans doute puisque j’allaitais. J’ai à peine eu le temps de répondre que j’allaitais, mais que cela ne m’empêcherait pas de boire deux gorgées de vin, qu’elle a posé ses yeux sur mon fils avec un air surpris. Elle a ensuite répliqué que je ne devais certainement pas allaiter CE bébé, puisqu’il était beaucoup trop vieux (je vous rappelle qu’il a 13 mois, pas 13 ans).
J’ai répondu que oui, j’allaitais bien CE bébé. Elle m’a alors lancé, avec un ton légèrement méprisant. : « ah oui, c’est particulier… ».
Ce que j’aurais souhaité répondre (façon polie) : « Vous savez madame, l’OMS recommande l’allaitement jusqu’à 2 ans. »
Ce que j’aurais souhaité répondre (façon moins polie) : « Tout ce qui est particulier, madame, c’est votre commentaire déplacé! ».
Ce que j’aurais souhaité répondre (façon humoristique) : « Oh vous savez madame, je n’ai pas l’intention d’arrêter jusqu’à ce qu’il devienne majeur! ».
Ce que j’ai répondu en réalité : Rien. Nada. J’étais figée.
Par la suite, elle s’est permis des commentaires sur le fait que mon bébé semblait exténué (il dormait!) et que dormir à une heure si tardive de l’après-midi nuirait certainement à son sommeil le soir venu.
Je suis partie en bafouillant que, de toute façon, il ne faisait jamais ses nuits.
Ensuite, je me suis demandé comment cette dame avait pu croire, ne serait-ce qu’un instant, que ses commentaires sur ma maternité pouvaient m’intéresser? En moins de trois minutes, elle est parvenue à partager trois opinions complètement déplacées à une parfaite inconnue. J’ai remercié le ciel qu’elle ne soit pas ma mère ou ma belle-mère.
Heureusement, ce genre de situation demeure rare. J’ai allaité mes deux fils partout, dans plusieurs pays, et je me suis rarement sentie jugée.
Par contre, j’ai l’impression que la maternité ouvre trop souvent la voie aux opinions qui ne sont pas nécessairement les bienvenues. Est-ce que cette dame se serait permis de commenter ouvertement le contenu de mon panier d’épicerie, mon habillement ou ma coiffure? J’en doute fortement.
Avez-vous déjà reçu des commentaires intrusifs de la part d’inconnus depuis que vous êtes parents?