« La vie, c’est ce qui arrive quand on a d’autres plans » (traduction libre)
Cette citation de Allen Saunders, rendue populaire grâce à John Lennon, ne pourrait pas être plus exacte. Lorsque j’ai annoncé à Chéri que je souhaitais rentrer au Québec avant la fin de 2019 (ici), nous avons établi un plan pour notre départ. Chéri prévoyait terminer ses projets en cours, puis commencer à se chercher un emploi au Québec vers la mi-année, sachant qu’il occupe un emploi très spécialisé et que les postes vacants ne sont pas légion.
Janvier et février passent en coup de vent (froid), et nous sommes ultra occupés, entre deux renouvellements de documents et la perte momentanée de nos passeports. C’est aussi la période de rush à l’emploi de Chéri, celle des rhumes à la maison, bref, au début du printemps, nous sommes épuisés. Épuisés de ne pouvoir compter que sur nous-mêmes. De devoir sans arrêt passer par des procédures administratives qui nous font perdre de l’énergie et beaucoup de temps. D’élever nos deux enfants loin de notre support system. Et comme Chéri travaille dans un laboratoire de pointe, très compétitif et exigeant, je dois me charger de tout à la maison et avec les enfants. Soudain, la perspective de rentrer auprès de nos proches est de plus en plus alléchante.
Puis, à la fin mars, on frappe un mur. Sachant que c’est pratique courante ici et que contrairement au Québec, il n’y a pas de saison du déménagement (#1erJuillet), nous prenons pour acquis que notre propriétaire acceptera de renouveler notre bail pour une durée de six mois au lieu d’un an. Grave erreur. Après négociations avec lui, nous avons un choix à faire : Payer un mois de plus et quitter à la fin juin ou renouveler pour un an. Le choix est simple : Puisque notre décision de partir en 2019 est ferme, nous choisissons la première option.
C’est beaucoup plus rapide que prévu. Nous devons débuter les démarches pour notre départ le plus rapidement possible. Chéri regarde sa liste de projets et réalise que même en travaillant jour et nuit, il n’aura pas le temps de les terminer avant la fin juin. On pèse nos options, puis on se rend à l’évidence : Chéri doit rester à Cleveland jusqu’à la fin de l’été, mais nous n’avons aucune chance de trouver un logement abordable à louer pour seulement deux mois. Le coeur en miette, on réalise alors qu’on sera séparés pendant tout l’été.
Déménager avec deux jeunes enfants est déjà un défi en soi, mais le faire en traversant une frontière l’est d’autant plus, spécialement puisque notre fils est né aux États-Unis. Chéri travaille d’arrache-pied pendant que j’ajoute la préparation du déménagement à mes tâches quotidiennes. Il y a beaucoup à faire et il ne reste que cinq semaines avant notre retour. Heureusement, nous savons que c’est possible et qu’on u arrivera. Après tout, il s’agit de notre 3e déménagement en moins de deux ans et au moins, cette fois, nous arriverons en terrain connu.