Comme bien des filles autour de moi, je ne suis pas la plus grande fan de mon corps. C’est un combat qui dure depuis longtemps. Il est trop ci, il n’est pas assez ça. Vous comprenez? Je ne suis pas la seule dans cette situation, c’est malheureusement très courant.

Mon corps, il a déjà été plus mince, plus gros aussi. Au début de ma grossesse, j’y ai pensé beaucoup. J’ai souhaité ne pas trop engraisser par peur que ça reste collé, ces livres-là. Après mon accouchement, j’y ai pensé un peu aussi, on ne se le cachera pas. Ça fait partie de la game. On se retrouve avec un p’tit mou, qui a pris la place d’un bedon bien rempli qu’on a flatté avec fierté et mettons que nous ressentons un peu moins de fierté envers le p’tit mou qui reste.

Mais là, j’ai le goût de lui sacrer patience, à mon corps. J’ai le goût de lui donner un break. Il n’est pas parfait et ne le sera jamais, mais c’est le mien, et ça me tente qu’on s’entende bien pour une fois.

Mon corps, il a dû grossir en peu de temps, il s’est étiré au max. On l’a même ouvert puis refermé en quelques minutes. Il mérite que je le laisse tranquille une couple de mois parce que grâce à lui, j’ai pu porter mon fils et le mettre au monde, et parce qu’ensemble, on a récupéré un jour à la fois et on a repris nos forces.

C’est lorsque j’ai enfin pu prendre une douche quelques heures après ma césarienne que j’ai pris conscience de ce qu’on venait de vivre, mon body pis moi. Le miroir de la salle de douche m’a forcée à constater l’étendue des dégâts, si on veut. Je me suis regardée au début du coin de l’œil et, enfin, de face. Cette fois-là, j’ai pleuré comme un bébé. J’étais inconsolable sous l’eau qui coulait.

J’avais le ventre broché, flasque et extrêmement douloureux. Je n’arrivais pas à croire que tout ça guérirait, qu’il ne resterait qu’une fine cicatrice au bout de quelques mois. J’avais de la misère à me laver, le corps tout entier me faisait mal.

En même temps, j’étais bien et délivrée après une quarantaine d’heures de contractions. Un doux paradoxe comme feeling.

Aujourd’hui, mon corps et moi, on court quelques fois par semaine, on marche souvent et on va bien, surtout. Je n’en demande pas plus, je suis fière qu’on ait tenu le coup, je suis fière d’être sur mes deux pieds.

Je ne le trouve pas nécessairement plus beau qu’avant, mais je le trouve fort et je suis impressionnée par ce qu'il a accompli. Pour la première fois de ma vie, je suis fière de mon corps. 

Quel était votre rapport avec votre corps après la grossesse?