Lorsque j’ai appris que j’allais avoir des jumeaux, ce fut une tornade d’émotions. Rapidement, plusieurs questionnements me sont venus à l’esprit… Seront-ils identiques? Auront-ils nécessairement une belle complicité? Ressentiront-ils ce que l’autre vit? Allons-nous les habiller pareil?

Il a été frappant de constater que les deux petits êtres qui grandissaient en même temps dans mon ventre étaient déjà bien différents. J’allais avoir un garçon et une fille; le duo parfait pour nous, déjà parents d’un garçon. Placés côte à côte en moi, Petit Homme était complètement à droite, tête en bas en position fœtus. Petite Fille était assise au centre comme un petit bouddha, bien confortable malgré l’espace qui restait à gauche.

Le « running gag » à la naissance était que la cocotte avait poussé son frère en dehors. Déjà, quand j'étais enceinte, je sentais que ma fille avait du caractère, qu’elle serait une « Germaine » ( comme moi) avec son frère et j’avais raison. Lorsque Petit Homme est venu au monde en premier, on m’a fait une échographie pour voir si ma cocotte s’était tournée, mais au fond de moi, je savais qu’elle ne se tournerait pas. Effectivement, le médecin a dû aller la chercher par les pieds.

Bébés, ils étaient complètement différents. Mon garçon, c’était le bébé à bras qui avait besoin d’être collé peau à peau, l’enfant insécure qu’il faut rassurer et qui ne fait que pleurer. Ma fille, de son côté, appréciait grandement le confort de son banc vibrant dans un coin sombre du salon et j’ai vite compris qu’elle serait indépendante. Puis, ils vieillissent; quand un dit « oui »,  l’autre crie « non », elle gère, il suit, elle aime le chocolat, il préfère les fruits, elle veut grandir trop vite, il veut rester bébé.

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En fait, malgré leur vie intra-utérine ensemble et le quotidien qu’ils partagent, mes « jumeaux » sont deux êtres complètement distincts et nous avons fait le choix de respecter ça. Toutes nos décisions sont prises en considérant que ce sont deux enfants différents plutôt que des jumeaux.

Nous nous sommes questionnés et nous avons convenu que nous n’allions pas les habiller avec des vêtements semblables et nous ne leur imposerons pas les mêmes activités sportives. Nous avons surtout pris la décision de ne pas les appeler les « jumeaux », un mot qu’on n’affectionne pas particulièrement, puisque dans le fond, ce sont un frère et une sœur qui sont nés en même temps, point.

Ils ont une complicité, la même complicité qu’ils partagent avec leur grand frère et ils ont des intérêts et besoins différents, mais le plus important est que nous les aimons autant l'un que l'autre.

Parents de jumeaux, avez-vous fait face à ce genre de questionnements?