J’ai grandi dans une famille « normale » avec une maman et un papa mariés (et ils le sont toujours, d’ailleurs). On vivait tous dans la même maison avec ma soeur. Il n’y avait pas « d’intrus » chez nous. Pourtant, aujourd’hui, je suis dans un cadre complètement différent: nous sommes une famille reconstituée. Mon chum a deux enfants et nous en avons eu un ensemble.
On est heureux, mais ce n’est pas sans accros. Qu’est-ce qui est difficile? Lui et moi ne voyons pas les situations de la même façon avec les grandes. C’est simple: il est leur père et je ne suis pas leur mère. Je les aime, là. Je les adore même. Mais je ne suis pas leur mère. Leur mère est très impliquée dans leur vie et très attentionnée. Je n’ai pas de rôle à combler ou à « remplacer ».
Donc, quand vient le temps d’aborder, par exemple, une situation où il y a de la discipline à faire ou que moi je trouve qu’une a été irrespectueuse, bien quelques fois, on se chicane. Et le problème est clair: on ne peut pas se mettre à la place de l’autre. Il les a vues naître, pas moi. J’ai été « imposée » dans leur vie sans qu’elles aient pu donner leur accord. On a dû s’apprivoiser, malgré les hauts et les bas. On a fait vie commune. Le sentiment n’est donc pas pareil. Mais de l’expliquer à mon chum, ça donne une réaction semblable à celle de ma 3 ans quand je lui explique les choses de la vie. Bref, j’ai droit à une face sans expression qui ne comprend pas ce que je dis. Une face de neige (c’est ce qu’on dit chez nous).
Et à ce moment-là, je me sens incomprise, seule. C’est dur d’expliquer ce genre d’émotions à son partenaire. Puis, dans le feu de l’action (de la chicane), on est tellement à fleur de peau. Et les mots peuvent être mal compris.
Je n’ai pas de recette miracle. On finit, après quelques heures, à se parler et mieux se comprendre. Et je constate qu’on ne sera probablement pas sur la même longueur d’onde en tout temps. Je pense que rendus là, ce que je dois voir, c’est qu’on s’aime et que c’est ce qui est important.
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