Si vous êtes une maman et que vous êtes connectée à internet, vous savez très bien qu’il y a des sujets qui sont délicats dans la grande conversation sur la parentalité: l’allaitement, l’entraînement au sommeil, le co-dodo, etc. Le genre de sujets où on n’a qu’à lire le titre de l’article ou le statut Facebook pour avoir envie de se rendre sur-le-champ dans la section commentaires afin de pouvoir lire ce que les gens disent. Parce qu’avouons-le, on aime tous un peu le drama.
Cette semaine, lors de l’Halloweengate (ne revenons pas sur ce sujet, parce que franchement, je ne suis plus capable d’en entendre parler), j’ai été frappée de plein fouet par la méchanceté dans le ton des messages que je lisais de tous les bords. À quel point les gens sont intenses les uns envers les autres lorsqu’ils sont derrière un écran? Et je trouvais ça encore plus marquant puisqu’on parlait ici d’un évènement pour les enfants.
Je réalise que c’est facile de parler fort quand on tape sur notre clavier. Que l’impact de nos mots nous semble peut-être plus faible, car on ne voit pas la réaction de l’autre personne devant nous. Mais ce n’est pas parce que c’est « seulement » écrit que ça fait moins mal de se faire traiter de noms ou de se faire dire qu’on est un mauvais parent. Parce que c’est ça, souvent, le sous-texte des commentaires: que puisqu’on est en désaccord, automatiquement, l’autre est dans le tort. Et dans un contexte de parentalité, ça se résume pratiquement à dire que l’autre est un mauvais parent.
Parce que ça, ça va de soi quand on devient parent: on doute. On doute de nous, de nos qualités en tant que parent, des actions qu’on fait ou ne fait pas et qui auront un impact sur le futur de notre marmaille. Et sûrement que les parents des générations précédentes vivaient avec ces incertitudes, mais ils n’avaient pas le monde entier au bout des doigts pour les culpabiliser de chaque action.
Et si on prenait le temps de réviser nos façons de nous exprimer sur le web? Et si on était bienveillants dans notre façon de nous adresser aux autres? Est-ce que je vis dans un monde de licornes et d’arcs-en-ciel de penser que c’est possible?
- On assumait que l’autre a une bonne intention: parce que c’est ça la vérité la plupart du temps. En général (et je sais qu’il y a des exceptions, je ne suis pas naïve), les gens font leur gros possible et de leur mieux.
- On essayait de gagner une nouvelle perspective dans les façons de faire différentes des autres? Ce n’est peut-être pas notre tasse de thé, ou quelque chose qu’on ferait personnellement, mais ce n’est pas parce que c’est différent que ce n’est pas correct.
- On arrêtait d’être extrêmement défensif? Spoiler alert: c’est bien bien rare qu’on change l’avis de quelqu’un en s’engueulant avec. En ayant une discussion civilisée établissant des faits? Peut-être! Mais en traitant l’autre de moron – ja.mais.
- On dédramatisait un peu? Je pense que les pires chicanes que j’ai vues sur internet n’étaient pas sur la religion, la politique ou Game of Thrones, mais bien sur les façons d’élever ses enfants. Faut pas virer fou. Si l’enfant est aimé, protégé et nourri, le reste va être okay.
Et finalement, si après tout ça, vous croyez encore que vous devez absolument insulter quelqu’un sur internet ou exprimer votre profond dégoût pour son opinion, ben coudonc; si vous pensez que c’est la meilleure façon de rentabiliser votre temps…