J’aime Instagram, je l’assume!  Je suis une des 11,9 millions de personnes qui suivent Kayla Itsines. Je fais ses exercices à la maison: #BBG.  Donc, nouvelle maman, je me suis tournée vers le Mieux vivre avec son enfant, oui, mais aussi vers les Instamamas des réseaux sociaux et apparemment que pour elles, c’est bien plus facile qu’ici (chez moi). 

Ce n’est pas qu’une question de beauté et de perte de poids. Sur Instagram, les mamans sont proximales, zéro déchet, véganes, en voyage « pack-sac » et j’en passe. Et même si on sait TOUS que ça ne représente pas la réalité, ça semble avoir une certaine importance, vu le besoin de partager ces photos ou la quantité de « avant-après » qui circulent.

Crédit:Crédit: Simon Rae - Unsplash

Enceinte, j’avais donc peur d’accoucher. Je faisais les exercices, les étirements du périnée, je me huilais, TOUT. Par contre, mes inquiétudes s’arrêtaient à ce moment: ACCOUCHER.  Après, je serais bien, Instagram style

Tout cet étalage de bonheur teinte nos perceptions, nos exigences face à nous-mêmes. On a tous nos #GOALS secrets.  C’est insidieux et les gens commentent, en vrai, comme en photos : « Tu allaites! Yé! »,  « Tu n’allaites pas? Ah… »,  « Tu as perdu du poids, yeah! », « Tu as l’air fatiguée! », « Tu cuisines TOUT, toi-même, bravo! ». J'attends mon score final…

J’ai perdu le poids de ma grossesse (bon ok), mais on m’arrête SOUVENT pour souligner que je n’ai pas l’air d’avoir eu 3 enfants et ça m’irrite parce que 1) je n’ai pas fait plus d’efforts que d’autres et 2) on ne se connaît pas, ça ne te regarde pas. On me félicite à l’épicerie comme si j’avais ATTEINT le #GOAL. Je m’excuse, mais elle est LÀ, la pression… Au coin de la rue. La pression de perdre du poids, de prendre soin de soi (et de papa aussi), d’avoir une vie sexuelle malgré bébé, de sortir, de voyager et le tout…  Avec le sourire et le kit Instagramable.  Comme s’il fallait prouver qu’on peut être exactement la même personne, avec la même vie, avec un bébé.

Crédit:Crédit: Samantha Gades - Unsplash

Avec le recul, j’aurais aimé qu’on me prépare au « après ».  Le changement de vie et de rôle.  J’aurais été plus douce avec moi, moins exigeante.  J’aurais aimé que les autres mamans me disent qu’elles avaient pleuré au retour à la maison pendant 1 mois et demi, qu’elles avaient eu de la difficulté à allaiter.  Qu’elles portaient les mêmes vêtements jour et nuit et qu’elles achètent des purées commerciales.  J’aurais aimé qu’elles partagent des photos d’elles en mou, relax et non pas maquillées avec un kit qui match le bébé. J’aurais aimé qu’elles me préviennent que je donnerais tellement qu’il n’y aurait plus d’énergie disponible, même pas pour moi-même. Et surtout, que c’est normal.

Maintenant, lorsque je côtoie des nouvelles mamans, j’essaie de parler de mon expérience de façon honnête. Je parle des pleurs, des difficultés d’allaitement, de mon sentiment de dépassement. Et ça fait du bien, à moi autant qu’à elles.

Est-ce que les Instamamas font monter la pression chez vous?