Avant d’être maman, personne ne nous dit combien notre vie va être chavirée. On ne nous dit pas vraiment non plus comment les plans dont on a rêvé ne pourront peut-être pas tenir la route. Comment il faudra qu'on s'ajuste à notre bébé ou comment nous devrons gérer les situations à venir.

Pour ma part j’ai toujours su que je voulais des enfants; combien, je ne savais pas exactement. Quand j’ai accouché de mon premier bébé, il était clair que je voulais lui donner la chance d’avoir un frère ou une sœur. Quelqu’un avec qui partager un lien unique! J’ai grandi avec trois sœurs à mes côtés et ce lien, sous toutes ses formes, a été d'une grande importance dans ma vie.

Donc, c'est le 24 décembre 2016 que j’apprends que je suis enceinte; le plus beau cadeau de Noël. Ma grossesse se passe très bien, comme la précédente. J’arrête de travailler à 34 semaines de grossesse. Il faut savoir que je suis coiffeuse, et ce, depuis bientôt 12 ans! C’est un métier de passion; nos clients sont si précieux! Se faire une clientèle est long et c'est si facile à perdre. Mon plan, à ce moment-là, était de revenir au travail avant le temps fort des Fêtes, au mois de décembre et mon conjoint allait prendre six mois de congé parental .

J’ai accouché le 12 août 2017 et j'avais prévu prendre exactement deux mois et demi de congé avec mon petit précieux. Je pensais vraiment faire le bon choix. Puis, à trois semaines de vie, mon garçon a été hospitalisé à cause d’une bronchiolite! C’est à ce moment précis que mon coeur de maman s’est mis en mode surprotection. Quelque chose de spécial, que je ne pourrais décrire, s'est éveillé en moi.

Quand il a été le temps pour moi de retourner au travail en novembre 2017, je ne voulais tout simplement pas y aller. Quand j'étais au travail, loin de mon bébé si fragile, il m'est arrivé plus d'une fois de me cacher dans les toilettes pour pleurer. J'avais une boule dans la gorge qui ne voulait pas partir et je me sentais comme si j’abandonnais mon bébé .

Quelques mois plus tard, j'avais les papiers d’inscription de garderie pour mon plus jeune devant moi. J'ai pris le temps de calculer ce que deux enfants en service de garde me coûteraient et j'ai compris que j'allais littéralement donner ma paye à la garderie. L’argent n’était pas le seul point à considérer, mais il pesait lourd dans la balance.
 
J'ai pris une décision: rester à la maison avec mes deux amours et travailler trois jours par semaine, de soir et durant les fins de semaine. C'est l'option que j'ai choisie et c'est une de mes meilleures décisions à vie, même si ce n'est pas facile tous les jours. Ce genre de décision implique beaucoup de sacrifices, surtout parce que l'horaire de travail de mon conjoint est l'opposé du mien. C'est difficile pour la vie de couple et la vie sociale.
 
Il faut être organisés et mettre la communication au premier plan, même si ce n’est pas toujours évident. Mais j’ai le meilleur des deux mondes! Je peux voir mes petits amours s’accomplir chaque jour et on peut prendre notre temps. Eh là là que se poser peut faire du bien à l'âme. J'ai un rythme de vie et de travail un peu plus lent, mais ça ne veut pas dire que je ne fais rien du tout, contrairement à ce que pensent ceux qui me font des gros yeux quand je dis que mes enfants ne vont pas à la garderie. Malgré le jugement sur leurs visages, j'ai décidé que c'était mieux de prioriser ce que je veux pour mes enfants, plutôt que d'écouter ce qu'en pense mon entourage.
 
J'assume mon choix et j'en profite chaque jour. Le temps passe si vite qu'il vole et les années me glissent entre les doigts. Et parfois, on ne peut pas s'attendre à vivre une certaine situation. La vie est faite de surprises, malgré ce qu'on tente de planifier, et on peut être étonné.e.s de nos propres capacités. Être maman à la maison, ce n'était pas dans mes plans de vie, mais avoir des enfants, ça change pas mal de choses. Et on va se le dire, c’est bien comme ça!
 
 
Ce témoignage nous a été envoyé par une lectrice de TPL Moms.
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