« Sentez-vous libre de garder vos enfants à la maison, ils n’apprennent rien de toute façon. » : ça, c’est le mot qu’une proche a reçu de la directrice de l’école que fréquente son enfant. Cette petite est en 6e année sur la Rive-Sud de Montréal.

Elle a commencé son année scolaire avec un enseignant génial. Comme c’est une petite institution scolaire, elle savait d’emblée qu’elle aurait ce prof puisqu’il n’y a qu’une classe par niveau. Ça lui donnait encore plus hâte de faire cette dernière année de primaire.

Puis, comme des centaines d’autres, cet enseignant est tombé au combat. Lui qui avait pourtant la passion et qui était immensément apprécié. Par chance, la direction a rapidement trouvé une remplaçante adéquate, mais en sachant déjà qu’elle quitterait après un certain temps, ayant un engagement déjà prévu ailleurs.

S’en est suivi la parade des « surveillants ». Tantôt la surveillante du dîner. Tantôt une enseignante en « période libre ». Tantôt un retraité (qui, by the way, était tellement inadéquat pour cette tâche qu’il a fini par traumatiser les enfants en leur parlant de maladies mortelles à plusieurs reprises dans la journée). Bref, passons.

Pendant tout ce temps, c’était des « activités occupationnelles ». Dans cette situation, par chance, la fillette de mon entourage n’en pâti pas trop. À part le fait qu’elle s’emmerde royalement. Elle a le privilège de bien réussir à l’école, alors elle pourra vite rattraper le temps perdu. Quitte à ce que ce soit directement au secondaire. Mais, qu’en est-il de tous ceux et celles qui ont de la difficulté. Même minime?

Comment ces enfants arriveront-ils à combler le retard? La réussite de sa 6e année est-elle ainsi compromise? Et je ne parle pas ici des cas de grande difficulté. Qui plus est, une des variantes qui entrent en jeu, quand on est enfant, c’est l’attachement qu’on établit avec notre enseignant.e . Dans l’exemple présent, je n’ai même pas besoin de développer ce point; vous avez compris où je veux en venir.

Le milieu de l’éducation va mal: manque de ressources humaines et financières, manque de respect et de reconnaissance, manque de collaboration et de coopération.

Je suis consciente qu’il n’y a pas de solution-miracle. Je ne vis pas au pays des licornes. Tout ce que je sais, c’est que le système éducationnel québécois est en train de périr et nous le regardons couler.

C’est un fort enjeu de société qui se présente à nous et il faut réagir. De façon urgente et fondamentale.