L’envie d’allaiter était très présente avant d’avoir ma petite fille, mais je ne voulais pas me mettre trop de pression. Je me disais : « si ça se passe bien, tant mieux, sinon, au moins, je n’aurai pas le regret de ne pas avoir essayé! » Si seulement ça avait été aussi simple que ça…
Je m’étais beaucoup renseignée en amont via des proches, des articles, des témoignages, etc. Mais évidemment, tout me paraissait encore très abstrait et j’avais encore des tonnes de questions sans réponses. Comment être certaine que bébé avale bien le lait? Comment savoir s’il prend les bonnes quantités? Quelles solutions existent si c’est trop douloureux? Que faire s’il ne réussit à s’endormir qu’au sein? Et cetera.
On a beau lire des tonnes et des tonnes d’affaires sur le sujet, la meilleure manière de bien comprendre, c’est d’essayer! Et ça n’a pas tardé; dès les premières minutes de vie, mon adorable petit bébé tout apaisé cherchait déjà le sein pour se nourrir en suivant uniquement son instinct. Le plus bel acte de la nature, à mon humble avis, dont je me souviendrai toute ma vie!
Mais, malheureusement, je me souviendrai aussi de l’infirmière qui m’a prise mon petit bébé en me le collant au sein d’un geste abrupt en me donnant ce conseil, ma foi, extrêmement utile quand on allaite pour la première fois : « Relax, t’as juste à te détendre. » Plus facile à dire qu’à faire…
Inutile de vous dire que la prise au sein s’est mal faite dès les premières tétées et que quelques heures après, je ressentais déjà une douleur intense. Une douleur qui me faisait redouter chaque boire qui s’en venait de jour comme de nuit… Je voulais persévérer, ne rien lâcher, mais avec la fatigue tellement omniprésente des premiers jours, c’était quasiment mission impossible.
Je tirais mon lait pour essayer de me donner un peu de répit, mais je culpabilisais en craignant qu’elle ne veuille plus prendre le sein – risque dont j’avais tellement entendu parler. Idem pour la téterelle (incontournable n°1) qui me donnait aussi du répit, mais ce sentiment de culpabilité revenait à grand galop; « et si elle n’arrive plus à téter qu’avec ça?! » La lanoline était devenue mon meilleur allié, puis j’ai dû passer à l’étape supérieure avec la crème de notre cher Docteur Newman que je remercie encore (incontournable n°2). Sans compter les fameux coquillages d’allaitement en nacre qui m’ont sauvé la mise également pour cicatriser rapidement dès le début (incontournable n°3).
En alliant ces trois incontournables avec une grosse dose de patience et de courage, j’ai réussi à passer à travers, trois semaines plus tard. Mais combien de fois j’étais à deux doigts de lâcher. Moi qui me disais que « c’est pas grave si ça ne marche pas, au pire j’arrêterai » ou les autres qui me disaient – avec bienveillance que « tu ferais mieux d’arrêter, mieux vaut une maman qui se sent bien. »
Je ne peux argumenter contre ça en principe, mais rien à faire, j’étais incapable d’arrêter! Une partie de moi voulait continuer à grappiller toujours un peu plus de temps à allaiter; chaque jour puis chaque semaine d’allaitement était une victoire. YEAH! 1 semaine, puis 2, puis 3!
Aujourd’hui, j’en suis à trois mois et je ne ressens plus rien à part des grosses bouffées de bonheur! Aujourd’hui, même si j’étais à deux doigts de l’ouvrir de trop nombreuses fois, l’opercule du gros pot de lait en poudre que j’avais acheté au cas où est toujours fermé.
J’aurais pu abandonner, j’avais le droit, mais je suis contente d’avoir persévéré. Je suis vraiment reconnaissante que l’allaitement ait fini par fonctionner pour ma fille et moi; je sais que d’autres n’ont pas cette chance. Les débuts ont été difficiles, mais pour moi, ça en valait la peine. Je suis vraiment chanceuse et heureuse.
Comment se sont passés vos débuts avec l’allaitement?