La vie nous fait parfois de grosses surprises. Cette bombe qui est tombée sur nous est en quelque sorte, pour moi, un signe de la vie. J’en conviens qu’il est énorme. Ce qu’on vit présentement passera à l’histoire, mais j’essaie de voir ce qui en ressortira de positif pour moi et ma famille. Prenez bien note que ce texte est une réflexion très personnelle et qu’il n’est pas question ici de faire la réflexion sur ce qu’il en ressortira de positif pour notre société. Je n’ai pas la prétention de connaître le futur pour l’humanité entière, mais je me questionne sur ma propre existence.
Pour ma part, je crois au destin et aux signes de la vie. Ma spiritualité ne se résume pas à croire en quelqu’un en particulier, mais plutôt à croire en moi et aux autres et être à l’écoute de ce qui se passe autour de moi. Il y a quelque temps, lors d’une de mes rencontres avec ma thérapeute, je lui disais que j’avais besoin de plus de spontanéité, que je devais m’autoriser plus de souplesse. Je lui faisais part que j’avais besoin de moments de folies, de rire davantage.
Il faut savoir que je suis de nature un peu rigide, j’aime la routine et je suis axée sur la performance. Je suis très dure envers moi-même et probablement envers les autres aussi. Alors, ce qui arrive me fait vivre beaucoup d’émotions. Avec le confinement, tout mon monde s’écoule, tous mes repères sont fragilisés. Ce qui engendre pour moi un niveau d’anxiété plus élevé et, surtout, un besoin de me raccrocher à quelque chose de tangible.
Alors, il y a quelques mois, j’aurais eu tendance à affronter la crise en voulant améliorer tout ce qu’il y a autour de moi et agir sur tout ce que je peux contrôler. Je me serais probablement lancée dans un grand ménage du printemps et j’aurais rempli des to-do lists d’un mètre de long. Cependant, je suis maintenant consciente de mes patterns et plus à l’écoute de moi-même ce qui a provoqué un important lâcher-prise.
Avec 2 enfants à la maison, de 10 mois et 4 ans, je sais bien qu’il est impossible pour nous de vivre de la même manière qu’il y a quelques semaines. Nous avons instauré une certaine routine, mais qui demeure très souple. J’ai accepté que la technologie soit plus présente dans notre vie. J’accepte de manger plus de grilled cheese. J’essaie de vivre dans une maisonnée moins parfaite où il y a des tensions, des chicanes, des peurs, de la tristesse et où chacun peut vivre ses émotions. J’essaie, dans tout ce vacarme, de m’offrir de l’amour, des moments juste à moi, même s’il y a peu de possibilités et d’options. J’accepte ma vulnérabilité et mon manque de patience occasionnel. Bref, j’apprends à aimer mon imperfection depuis le début du confinement.
Pour moi, ce changement me pousse à devenir la femme que je veux être. J’essaie d’exister comme je l’ai toujours espéré. J’espère qu’après toutes ses semaines, j’aurai osé être moi dans toute ma complexité.