Je n’ai rien d’une reine, hormis mes cernes anatomiquement proportionnels aux coffres royaux. Je n’ai rien d’un prince, outre son caractère sauvage pendant la distanciation sociale. Je n’ai pas un centième de tous les avoirs de la princesse de Monaco. Encore moins ceux d’un richissime sultan, dans son palace sans la moindre trace de crasse. Mais ça m’insulte royalement de voir autant de gens empiler, compiler, emmagasiner sans égard pour les autres.

Tous ces étalages vides. Ça me désole, quand je pense à toutes ces panses vides. Ce n’est pas la chrétienté qui m’habite, mais en cette période fériée, j’ai une pensée spéciale pour ceux qui peinent à combler leurs besoins de base. 

Alors, je reviens à la base: l’Humain. Le cœur de notre société. On a tous les droits du monde de s’inquiéter, de se blinder au meilleur de nos capacités, en raison de ce virus déchaîné. En autant qu’on agisse comme des êtres civilisés. N’est-ce pas là l’exemple à donner à nos enfants, qui sont plus que jamais exposés à nos faits et gestes de chaque journée?

Je vis comme tout le monde dans l’incertitude, physique et financière. Je suis hypothéquée, dans tous les sens du terme. Mais j’honore ma chance de manger à ma faim, en cette période aux allures de fin de monde. J’apprécie cette facilité que j’ai, à attabler ma marmaille affamée et à les sustenter au mieux du contenu de mon garde-manger.

Ma richesse, c’est le pain quotidien que je mets sur cette table constamment souillée, qui nous rassemble en famille journée après journée. Ma richesse, c’est d’être auprès des miens, en santé, à ne pas trop me casser la tête sur le « comment » du volet aliment.

Alors, en cette période de confinement, je me dis qu'on doit penser à donner un petit morceau de notre richesse au suivant, lorsque c'est possible.

Il suffit de trouver un organisme dont la cause nous interpelle, et de partager un peu de ce que nous avons, tout simplement. On peut ainsi changer le quotidien d'une famille dans le besoin ou d'une personne en situation de vulnérabilité. En plus de faire une différence, c'est un geste qui nous donnera un peu de pouvoir sur cette situation plus grande que nature; de quoi nous aider à chasser un peu ce persistant sentiment d'impuissance, dans les circonstances.

Après la chasse aux cocos du weekend, c'est le temps de redonner aux cocos de notre localité. Donner au suivant, ça réchauffe un coeur de maman (et de papa)!

De mon côté, j'ai choisi de verser un montant à l'organisme de ma région qui s'occupe de la banque alimentaire locale.

Allez-vous donner au suivant?