Ce soir, je me sens nostalgique d’une époque très lointaine, malgré le fait que je sois encore jeune. Nostalgique de savoir que je ne vivrai plus ces moments du passé et que je ne peux que me fermer les yeux pour les savourer encore un peu. J’ai lu le superbe texte d’une collaboratrice qui parle de ce qu’elle compte faire à la fin de son confinement : aller voir ses grands-parents. Je me suis beaucoup reconnue dans ce texte puisque j’ai aussi été très proche de mes grands-parents maternels.

Mes grands-parents vivaient dans la deuxième maison en diagonale de chez moi. Nous avions l’habitude d’aller souper avec eux tous les dimanches et les mercredis sans exception. Il fallait bien manger les restants du gros souper de dimanche!

Je me souviens encore du goût de sa soupe. Je peux même revoir ma grand-mère s’affairer devant son immense chaudron, à mélanger son jus de tomate avec son bouillon. Je la vois préparer le souper pour une armée alors qu’on n'était que six.

Je me souviens de toutes les fins de semaine où on faisait une cuisine collective. On s’installait dans la cuisine de ma grand-mère avec ma mère et mes tantes pour faire pâtés, saucisses, boulettes et marmelades. 

Je me souviens de mon grand-père qui me gardait tous les jeudis en après-midi puisque ma mère et ma grand-mère s’occupaient de la bibliothèque municipale. Aussitôt arrivés, nous nous installions dans la cuisine pour faire un gâteau au chocolat. Je me souviens d’avoir passé énormément de temps dans son garage, à le regarder tailler des vitres.

J’ai été proche de mes grands-parents et nous avons tout partagé; la joie d'un Noël à déguster un souper réconfortant en mangeant des galettes sur le poêle et chaque petit bobo jusqu'au cancer de ma grand-mère.

J’aime voir que c’est un sentiment souvent partagé et que certains peuvent encore en profiter. C'est une chance incroyable, car les miens sont décédés en me laissant des souvenirs qui sont précieux. Je me sens choyée de les avoir eus à mes côtés.

Ma grand-mère n’aura jamais vu l’adulte que je suis devenue, mais mon grand-père a pu tenir ma fille dans ses bras et la coller jusqu’au dernier jour de sa vie. Cette citation me vient toujours à l’esprit quand je repense à eux : «I wish there was a way to know you’re in the good old days before you’ve actually left them.»

Crédit:Crédit Photo: Isabelle Daviault - Mon grand-père avec ma fille

Avez-vous une belle relation avec vos grands-parents?