Assise à la table de cuisine, je vois ma belle ado descendre l’escalier. Elle qui vient de se lever alors que les deux aiguilles de l’horloge pointeront bientôt toutes deux vers le haut. Je lui souris et j’ai soudain une petite pensée nostalgique de l’époque où, toute jeune, elle se levait aux aurores. Systématiquement, tous les matins. 
 
Puis, je tourne la tête et vois mon autre ado, à l’extérieur, sur le trampoline. Satisfaisant son envie de bouger comme il peut, en ce temps de confinement. Je réalise que sa tête dépasse maintenant le filet de protection, tellement il a grandi. C’était hier qu’il fallait mettre un petit banc pour qu’il puisse même grimper dans ce trampoline.
 
Et, comme une grande partie des gens, je trouve que le temps passe vite, trop vite. Ce moment de petit vertige où tu aurais juste envie de les blottir tout contre toi, comme quand ils étaient tout-petits, en souhaitant que le temps s’arrête. 
 
Que le temps s’arrête...
 
Et c’est à cet instant que je réalise la pleine portée de ce que le confinement apporte. Malgré toute la laideur de cette réalité. 
 
J’ai ce privilège de passer du temps de qualité avec mes enfants. De jouer à des jeux de société. De cuisiner. De regarder la télé. De se coller. De faire du vélo. De se raconter. De s’écouter. De se prendre la tête aussi (eh oui!). Mais du temps. Ensemble. Tous les jours. Toute la journée. 
 
J’ai parfois de la difficulté à voir le positif en toute chose. Mais là, à travers toute la tristesse, la peur et l’insécurité du moment, c’est ce à quoi je m’accroche. À savourer ce temps disponible, que je n’avais pas avant, avec mes beaux ados. 
 
Comme un petit moment privilégié, avant que la vie reprenne son cours, et qu’ils prennent leur réel envol vers l’avenir, celui des grandes personnes. 
 
 
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