Quand j’étais petite, le dimanche midi, ça se passait presque toujours chez mes grands-parents. D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours côtoyé de près mes grands-parents, mes oncles et mes tantes, mes cousins et cousines et mes grands-oncles et mes grands-tantes. Je suis si reconnaissante d’avoir eu ce privilège. Toutefois, j’ai peur que ma fille n’ait jamais droit à ces moments de proximité quotidiens avec les siens.

Il y a bientôt 10 ans, j’ai pris la décision de quitter ma région natale pour mes études. Depuis, je n’y suis jamais retournée de manière permanente. J’ai laissé derrière mon cocon familial aimant et tissé serré pour voler de mes propres ailes. Aujourd’hui, même si je sais que j’ai fait le bon choix pour ma carrière, je me questionne fréquemment à savoir si c’est une bonne chose pour ma fille.

Mon côté rationnel tente de me rappeler que ma famille n’est qu’à quelques heures de route, et que nous pouvons faire l’aller-retour dans la même journée au besoin. Mais mon cœur de maman rêve de la douce spontanéité qui a bercé mon enfance.

J’aimerais tant que ma fille ait le même genre de relation privilégiée que j’ai eue avec ma famille. Cette possibilité de côtoyer ses grands-parents tous les dimanches pour souper. Qu’elle puisse se faire bourrer de sucre par sa grand-maman, et bombarder de bisous par son grand-papa. Qu’elle puisse se faire emprunter par sa marraine et son parrain à l’improviste pour aller manger une crème glacée ou pour faire un tour de quatre-roues. Ou qu’elle puisse faire les quatre cents coups avec son cousin et sa cousine, et ce, aussi souvent qu’elle le veut.

Malheureusement, toutes ces belles expériences seront calculées et planifiées. Nos visites et ces petits moments seront toujours tributaires de ces mille raisons qui nous empêcheront de prendre la route. Un virus attrapé à la garderie, la météo qui fait des siennes, les horaires de travail contraignants de ses parents, et j’en passe.

Un jour, peut-être, l’appel d’un air plus pur et d’une vie moins effrénée se fera sentir. Peut-être que je retournerai à mes origines, déracinant ma fille au passage. Force est d’admettre que malgré tout, je ne ferais pas les choses différemment. Si je n’avais pas quitté ma ville natale, je n’aurais jamais connu son papa. Et nous n’aurions pas cette petite boule d’amour parmi nous aujourd’hui.

Habitez-vous loin de vos proches, vous aussi?

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